CAN : Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau, attention à la marche
Les Éléphants ivoiriens vont ouvrir « leur » Coupe d’Afrique des nations samedi face à la Guinée-Bissau au stade Alassane-Ouattara d’Ebimpé. Un match à leur portée, mais l’histoire est là pour rappeler qu’une entrée dans la compétition est rarement une partie de plaisir pour la sélection du pays organisateur.
Si l’on s’en tient uniquement aux derniers résultats de la Côte d’Ivoire, ce match d’ouverture de la CAN ne devrait pas être un obstacle insurmontable pour les coéquipiers de Franck Kessié. Les Éléphants n’ont plus perdu depuis le mois de juin 2023 en Zambie (0-3), et, après avoir reçu quelques critiques plus ou moins justifiées, ils ont vaincu les Seychelles (9-0) et la Gambie (2-0) en novembre, en qualifications pour la Coupe du monde 2026, puis la Sierra Leone (5-1) en match amical, le 6 janvier, à Bouaké. Et comme la Guinée-Bissau, son adversaire du jour, a lourdement chuté au même moment au Mali (2-6), certains ont été prompts à affirmer que ce match d’ouverture ne serait qu’une simple formalité.
Le boulet de l’entame ratée
Un examen rapide des dernières CAN rappelle toutefois qu’entre de simples rencontres amicales et l’ouverture d’une CAN, il y a des différences significatives. Certes, il faut remonter à 1998 et à l’échec du Burkina Faso face au Cameroun à Ouagadougou (0-1) pour trouver trace d’une défaite de la sélection locale. Depuis, et à l’exception de l’Égypte contre la Libye (3-0) en 2006, aucun pays organisateur n’a fait mieux, en ouverture de la CAN, qu’une victoire par un but d’écart, comme le Cameroun en 2022 (2-1, face au Burkina Faso) et l’Égypte en 2019 (1-0 contre le Zimbabwe), ou qu’un match nul.
Ce fut le cas en 2017 pour le Gabon, dont l’adversaire était déjà la Guinée-Bissau (1-1). La Guinée équatoriale en 2015 (1-1 face au Congo), l’Afrique du Sud en 2013 (0-0 contre le Cap-Vert), et, surtout, l’Angola trois ans plus tôt, qui s’était fait rattraper au score par le Mali (4-4) alors qu’elle menait 4-0 à la 74e minute n’ont pas gardé un souvenir impérissable de cette première journée. Les Panthères gabonaises, notamment, avaient traîné comme un boulet cette entame ratée, puisqu’elles s’étaient montrées incapables de passer le premier tour.
L’importance du premier match
L’international ivoirien Abdoulaye Bamba, qui n’a pas été retenu pour disputer la CAN à la différence du gardien Yahia Fofana, son coéquipier à Angers (France, Ligue 2), rappelle l’importance que revêt un premier match dans une compétition internationale. « Cela peut avoir un impact sur toute la suite du tournoi. Si la Côte d’Ivoire bat la Guinée-Bissau, sachant qu’elle affrontera le Nigeria lors du second match (le 18 janvier), elle se placera tout de suite dans une position favorable. Et si elle fait match nul ou, pis, si elle perd, elle aura beaucoup plus de pression. »
En 1984, quand la Côte d’Ivoire avait organisé la CAN pour la première fois de son histoire, elle avait réussi son match d’ouverture en surclassant le Togo (3-0), son adversaire le plus faible du groupe. Un succès suivi de deux défaites face à l’Égypte (1-2) et au Cameroun (0-2), précipitant son élimination dès le premier tour. « Évidemment, [si un tel cas de figure se reproduisait] ce serait une catastrophe, car le pays attend beaucoup de sa sélection, reprend Bamba, plutôt rassuré par les dernières sorties de ses compatriotes. La sélection compte moins d’individualités que par le passé, mais elle me semble bien armée sur le plan collectif. »
Pendant que les Ivoiriens se demandent sur quel score les Éléphants vont s’imposer, Baciro Candé, le discret sélectionneur des Djurtus bissau-guinéens, se borne, lui, à afficher des ambitions à la hauteur du niveau de son équipe : franchir le premier tour pour la troisième phase de finale de la CAN.
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