Malawi : la mort du président confirmée, la Constitution sera respectée

Les autorités malawites ont officiellement annoncé samedi matin le décès du président Bingu wa Mutharika, plus de 24 heures après sa mort d’une crise cardiaque, et ont précisé qu’elles respecteraient la Constitution, qui prévoit que le pouvoir doit revenir à la vice-présidente.

Le président du Malawi Bingu wa Mutharika, le 18 juillet 2011 à Lilongwe. © AFP

Le président du Malawi Bingu wa Mutharika, le 18 juillet 2011 à Lilongwe. © AFP

Publié le 7 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

"Nous sommes tristes d’annoncer que le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, est mort. (…) Il va y avoir dix jours de deuil national et la Constitution sera respectée pour la transition", a déclaré le secrétaire de la présidence et du gouvernement Bright Msaka dans un communiqué lu à la radio nationale.

Victime d’un infarctus, Bingu wa Mutharika, 78 ans, s’était effondré jeudi matin au palais présidentiel et avait été transporté inconscient à l’hôpital central de la capitale Lilongwe.

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Des sources médicales et gouvernementales avaient annoncé sa mort sous couvert d’anonymat dès vendredi matin, mais les autorités étaient restées parfaitement muettes, laissant le pays en proie aux rumeurs.

La ministre de l’Information Patricia Kaliati avait encore dit vendredi soir que le président était toujours vivant.

"La présidence et le gouvernement tiennent à assurer tous les Malawites, et la communauté internationale, que la Constitution du Malawi sera strictement respectée pour la gestion de la transition", a indiqué M. Msaka dans un communiqué, appelant la population à rester unie et pacifique.

La loi fondamentale prévoit que le vice-président prenne la succession au cas où le président serait empêché ou décédé. Le pouvoir devrait donc revenir à la vice-présidente Joyce Banda.

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Appel au respect de la Constitution

Mais Mme Banda, une énergique féministe, est passée dans l’opposition depuis qu’elle a été exclue fin 2010 du Parti démocrate progressiste (DDP), le parti gouvernemental, pour s’être opposée à la volonté du président de voir son frère Peter lui succéder.

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Des sources proches du pouvoir avaient indiqué à l’AFP que les dirigeants du DDP cherchaient à l’écarter, ce qui expliquerait le long silence du pouvoir.

C’est pour gagner du temps que le corps du président aurait été expédié en Afrique du Sud. Les autorités ont annoncé samedi que Bingu wa Mutharika a été déclaré mort à son arrivée à un hôpital de Pretoria jeudi soir, mais des sources médicales et gouvernementale malawites ont indiqué à l’AFP que son cadavre y a été envoyé plus tard pour y être embaumé.

Le gouvernement sud-africain s’est refusé à tout commentaire.

Joyce Banda, qui devait s’exprimer samedi, avait appelé vendredi à ce que la Constitution soit respectée.

Le gouvernement américain lui avait apporté un puissant soutien quelques heures plus tard: "La Constitution du Malawi décrit clairement ce que doit être la succession et nous souhaitons qu’elle soit suivie", avait déclaré dans un communiqué Johnnie Carson, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines.

"Nous nous inquiétons du retard pris dans ce transfert du pouvoir, mais nous avons confiance dans le fait que la vice-présidente (…) sera prochainement investie", avait-il ajouté.
 

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