La délégation soudanaise à Addis Abeba, rencontre le médiateur de l’UA
Une délégation soudanaise de haut rang est arrivée samedi à Addis Abeba pour des discussions avec les Sud-Soudanais, après avoir retardé son départ du fait des combats dans le pays.
Le ministre de l’Intérieur Ibrahim Mahmoud Ahmed et des responsables de la Défense et des renseignements ont aussitôt rencontré le médiateur de l’Union africaine (UA) Thabo Mbeki et d’autres responsables de l’organisation qui parraine les discussions, selon un correspondant de l’AFP sur place.
On ignorait dans l’immédiat quand la délégation rencontrerait les Sud-Soudanais.
Plus tôt à Khartoum, le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Al-Obeid Merouh, avait expliqué que la délégation ministérielle s’était rendue à Addis Abeba après que l’UA a informé le Soudan de l’arrivée de la délégation sud-soudanaise dans la capitale éthiopienne.
Selon lui, les combats autour de la ville stratégique de Talodi, dans l’Etat du Kordofan-Sud, située à 50 km de la frontière avec le Soudan du Sud, et des informations sur un renforcement de troupes au sud de la zone pétrolière de Heglig avaient retardé son départ.
Pourparlers au "niveau technique"
Selon des sources proches du dossier, des pourparlers au "niveau technique" sont en cours depuis mercredi. "Nous sommes prêts à discuter (des problèmes) si nos homologues peuvent simplement venir à Addis", a déclaré à l’AFP le ministre sud-soudanais des Affaires étrangères Nhial Deng Nhial dans la capitale éthiopienne.
"Peu importe ce qui se passe sur le terrain, cela ne devrait pas affecter l’engagement des parties à négocier, parce qu’au final (…) ce n’est qu’à travers le dialogue, les négociations que les problèmes finiront par être résolus", a-t-il ajouté.
Outre M. Nhial, les ministres de la Défense, de la Justice et des Affaires parlementaires ont fait le déplacement côté sud-soudanais, de même que le négociateur en chef Pagan Amum.
Les discussions d’Addis Abeba, organisées sous l’égide de l’UA, surviennent alors que des combats cette semaine dans la région d’Heglig entre armées soudanaise et sud-soudanaise, les plus graves depuis l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, ont renforcé les craintes d’un nouveau conflit.
Deux millions de morts
Une guerre civile a opposé le Nord et le Sud pendant 20 ans et fait deux millions de morts. Elle s’est terminée en 2005 par des accords de paix qui ont conduit à la sécession sud-soudanaise.
L’armée soudanaise a accusé en outre les Sud-Soudanais d’avoir soutenu vendredi une attaque de rebelles contre Talodi.
Les rebelles ont également fait état d’affrontements dans cette ville qui se poursuivaient samedi, mais nié un soutien du Sud.
L’armée soudanaise a par ailleurs affirmé que le Soudan du Sud et les rebelles du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM) du Darfour massaient des forces au sud de Heglig (à une centaine de km au sud-ouest de Talodi) en vue d’une nouvelle attaque, après les affrontements de cette semaine.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur