Congo : le bilan des explosions du 4 mars réévalué à au moins 282 morts
Les explosions dans un dépôt de munitions le 4 mars à Brazzaville ont fait au moins 282 morts, selon un bilan actualisé samedi par le président de la Commission d’évaluation du sinistre. De nouveaux corps ont été découverts lors des opérations de déminage du site.
"Au fur et à mesure que les travaux de dépollution (du dépôt de munitions) se poursuivent, certains corps ont été retrouvés. Au nouveau cimetière (de Brazzaville où les victimes sont inhumées) au moins 282 enterrements ont déjà eu lieu", a déclaré lors d’un point presse Pierre Moussa, également ministre du Plan.
Le précédent bilan officiel communiqué le 11 mars faisait état de 223 morts.
"Il y a aussi des personnes disparues dont on ne retrouve pas les corps qui ont été peut-être soufflés" par les explosions meurtrières, a ajouté M. Moussa, sans donner davantage de précisions.
"Dépollution d’urgence"
Il s’agit du plus meurtrier accident de ce type, dans des dépôts d’armes et de munitions, depuis 10 ans dans le monde.
Selon une source militaire, une "dépollution d’urgence" du site des explosions a déjà permis de récupérer et détruire 16 tonnes de munitions. Une deuxième phase de dépollution qui concernera le coeur du sinistre doit débuter la semaine prochaine, a ajouté cette source. L’armée congolaise bénéficie notamment de l’appui de spécialistes en déminage de l’ONU, de la Croix-Rouge et d’ONG.
Le dépôt de munitions qui a explosé se trouvait dans une caserne d’un régiment de blindés du quartier Mpila, dans l’est de la capitale du Congo.
L’accident a fait plus de 2.300 blessés et détruit des milliers d’habitations.
Plus de 14.000 personnes sont toujours sans-abri et sont sommairement hébergées dans des conditions sanitaires difficiles dans une dizaine de sites de la capitale.
Une dizaines de cas de choléra ont notamment été enregistrés dans les campements les plus importants situés à la cathédrale Sacré coeur, proche du centre-ville, et au marché couvert Nkombo, au nord, qui accueillent respectivement environ 6.000 et 5.000 personnes.
Des milliers d’élèves, dont les établissements ont été détruits, ont dû poursuivre leur scolarité dans d’autres établissements de la ville.
Allocation de subsistance
Environ 2.000 familles sinistrées ont perçu une allocation de subsistance de 3 millions de Fcfa (5.000 euros), a précisé samedi le ministres des Finances Gilbert Ondongo, lors de la conférence de presse avec M. Moussa.
"Que toutes les familles qui se sont fait enregistrées soient patientes, l’Etat a l’argent pour payer tout le monde. S’il y a 10.000, 15.000 ou 25.000 familles, elles seront toutes payées", a assuré le ministre au sujet de cette aide d’urgence promise aux sinistrés dès le 8 mars par les autorités.
Lundi, des centaines de personnes avaient manifesté à Brazzaville, en brûlant des pneus et renversant des ordures sur la chaussée, pour réclamer cette aide qui, selon elles, tardait à être versée.
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