Somalie : combats et avancée progouvernementale au nord-ouest de Mogadiscio

La force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a affirmé avoir pris vendredi aux islamistes shebab, à l’issue de combats intenses, un des derniers quartiers de la périphérie de Mogadiscio qu’ils détenaient encore.

Des islamistes shebab près d’Afgoye, en Somalie. © AFP

Des islamistes shebab près d’Afgoye, en Somalie. © AFP

Publié le 31 mars 2012 Lecture : 3 minutes.

Aucun responsable shebab n’a pu être contacté vendredi pour réagir à ces informations, qui n’ont suscité aucune réaction officielle de la part des islamistes.

Des tirs continuaient cependant d’être entendus dans la zone peu avant 20H00 (17H00 GMT), a indiqué à l’AFP une source humanitaire à Mogadiscio.

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"Les soldats de l’armée somalienne soutenus par les troupes de l’Amisom ont pris ce (vendredi) matin le quartier de Deynile et en ont évincé les terroristes shebab liés à Al Qaïda", a affirmé le porte-parole de l’Amisom, le colonel Paddy Ankunda, dans un communiqué publié plus tôt.

Situation confuse

Quatre soldats de l’Amisom ont été blessés lors de l’offensive, menée par le contingent burundais de la force, ajoute le texte.
Le quartier de Deynile a une importance stratégique, car il ouvre la voie vers Afgoye, un des derniers bastions shebab autour de Mogadiscio, situé à 30 km environ au nord-ouest de la capitale.

Plus tôt dans la journée, un gradé de l’armée somalienne, Abdulahi Muhidin, interrogé par l’AFP par téléphone avait indiqué que les forces pro-gouvernementales somaliennes et de l’Amisom avaient "le contrôle de la plus grande partie de Deynile, y compris l’aérodrome".

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"La situation est un peu confuse et nous avons des informations contradictoires sur qui contrôle quoi", a cependant expliqué en début de soirée, sous le couvert de l’anonymat, une source humanitaire à Mogadiscio à l’AFP.

Les forces progouvernementales se sont heurté à une opposition farouche des islamistes shebab lors de leur avancée, selon des sources concordantes.

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"Des soldats burundais et ougandais (de l’Amisom) soutenus par des chars ont commencé à progresser vers Deynile, et il y a eu alors de violents combats, des échanges de tirs d’artillerie et de tirs de batteries anti-aériennes", a rapporté un témoin, Ise Abdulahi, interrogé par téléphone par l’AFP.

"Heureusement, la plus grande partie des habitants avaient déjà quitté l’endroit des combats", a-t-il ajouté.
La salle d’urgence et une partie du bloc opératoire de l’hôpital de Deynile, géré par Médecins sans Frontières (MSF), ont été touché par des tirs et "ont subi des dégâts importants", a l’ONG.

"Aucune victime n’est à déplorer, ni parmi les 19 patients ni parmi le personnel de l’hôpital", a ajouté MSF dans un communiqué, précisant que tous étaient "retranchés" à l’abri des tirs.

410 000 déplacés

Des milliers de civils ont quitté ces dernières semaines Deynile et la route reliant ce quartier à Afgoye, en prévision d’une offensive attendue de l’Amisom et des forces somaliennes progouvernementales, qui ont repris le contrôle de la plus grande partie de Mogadiscio depuis août dernier.

Quelque 410.000 personnes, soit un tiers de la population de déplacés du pays, vivaient encore au début de l’année dans le couloir d’Afgoye, où elles s’étaient installées pour fuir la guerre civile et la sécheresse, selon les chiffres du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés.

"Maintenant que le quartier de Deynile est pris, nous allons y consolider la sécurité et ensuite nous concentrer sur l’extension de nos opérations au-delà de Mogadiscio", a assuré le commandant adjoint de l’Amisom, le général burundais Audace Nduwumunsi, cité dans le communiqué.

L’Amisom, forte de près de 10.000 soldats ougandais et burundais, soutenue par la fragile armée somalienne, a grignoté, au fil des derniers mois, le contrôle exercé par les shebab, dans la plupart des quartiers dans et autour de Mogadiscio.

Depuis leur départ de la capitale en août 2011, les islamistes shebab ont également dû abandonner, sous la pression d’une offensive des armées kényane et éthiopiennes entrées en Somalie fin 2011, la plupart de leurs bastions dans le centre et le sud de la Somalie, à l’exception notoire du port de Kismayo.

 

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