Le 6 janvier dernier, la Côte d’Ivoire a disputé son dernier match de préparation avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) face à la Sierra Leone, à Bouaké (score final 5-1). Mais Sébastien Haller n’était pas de ce récital offensif plutôt rassurant. Depuis le 19 décembre 2023, l’attaquant de 29 ans, aux 22 sélections et 8 buts sous le maillot de la sélection nationale, soigne une cheville meurtrie par un tacle un peu trop appuyé d’un joueur de Mayence, lors d’une rencontre de Bundesliga, le championnat d’Allemagne. Le cas du joueur du Borussia Dortmund et son aptitude à porter les couleurs des Éléphants durant la CAN est depuis devenu l’un des principaux sujets de conversation en Côte d’Ivoire.

Une question sur laquelle Jean-Louis Gasset, le sélectionneur français, et la Fédération ivoirienne de football (FIF) sont d’une discrétion absolue. Certains évoquent une absence de plusieurs semaines, qui priverait la Côte d’Ivoire de l’un de ses meilleurs joueurs pour au minimum les trois matches du premier tour face à la Guinée-Bissau (13 janvier), au Nigeria (18 janvier) et à la Guinée équatoriale (22 janvier).

« On espère qu’il jouera rapidement, car offensivement, c’est probablement notre principal atout », concède l’ancien sélectionneur Georges Kouadio. La blessure de Sébastien Haller, en plus de celle de Simon Adingra, un autre attaquant, tombe mal, alors que Jean-Louis Gasset a décidé de se passer de Wilfried Zaha pour la phase finale.

La confiance de Gasset

Les interrogations sur le cas Haller sont récurrentes depuis plusieurs mois. Peu de temps après sa signature au Borussia Dortmund, en juillet 2022 après un passage très réussi à l’Ajax Amsterdam, un cancer lui avait été diagnostiqué et la maladie l’avait éloigné des terrains jusqu’en janvier 2023. Visiblement remis de cette épreuve, l’attaquant avait ensuite marqué 9 buts en 19 matches de Bundesliga. Mais depuis le début de la saison 2023-2024, Edin Terzic, son entraîneur, lui préfère le massif buteur allemand Niclas Fullkrüg, recruté lors du dernier mercato estival, et son temps de jeu s’est considérablement réduit.

Jean-Louis Gasset a malgré tout continué à lui accorder sa confiance en sélection nationale. « C’est bien qu’il puisse retrouver les Éléphants, être titulaire et marquer des buts, comme il l’a fait contre le Maroc en amical [le 14 octobre, score final 1-1] et les Seychelles [9-0 le 17 novembre, en qualifications pour la Coupe du monde 2026]. Pour un buteur, c’est essentiel. Un attaquant qui ne marque pas se met à douter », souligne Patrice Beaumelle, le précédent sélectionneur de la Côte d’Ivoire.

Une présence importante

C’est justement Patrice Beaumelle qui avait convaincu Sébastien Haller de porter le maillot du pays de sa mère. « Il avait donné son accord en octobre 2020 et joué son premier match un mois plus tard contre Madagascar, se souvient-il. Il avait beaucoup apporté à la sélection. Non seulement parce que c’est un attaquant de talent, un vrai buteur, mais également une belle personne. Il s’était rapidement imposé dans le groupe, grâce à son attitude, très professionnelle, positive et jamais conflictuelle. Même s’il est blessé pour les premiers matchs, sa présence sera importante. »

Les heures qui précèderont la rencontre face à la Guinée-Bissau donneront plus d’indications sur l’évolution de la blessure de l’attaquant. « Si la sélection bat la Guinée-Bissau et marque des buts, son éventuelle absence sera un peu moins commentée. Mais si le résultat n’est pas favorable, les supporters seront impatients de le voir revenir, car Haller est un joueur essentiel de l’équipe », résume l’international Abdoulaye Bamba, qui évolue à Angers, en Ligue 2 française, mais ne participera pas à cette CAN. Le compte à rebours est lancé !