Égypte : les islamistes dominent la Commission constituante
Le Parlement égyptien a désigné essentiellement des islamistes au sein de la Commission chargée de rédiger la nouvelle constitution, lors d’un vote dont les libéraux tentaient dimanche d’obtenir l’invalidation, selon la presse officielle.
![Des parlementaires égyptiens le 24 mars 2012 au Caire. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/03/25/025032012161144000000photo_1332676931555-1-0_opt.jpg)
Des parlementaires égyptiens le 24 mars 2012 au Caire. © AFP
Samedi, les élus libéraux avaient refusé de participer au vote, accusant leurs collègues islamistes qui dominent l’assemblée de vouloir composer une commission à leur image plutôt qu’à l’image du pays. Le vote a cependant eu lieu et la commission, composée de 100 membres dont une moitié de parlementaires et une moitié de représentants de la société civile, doit tenir sa première réunion mercredi, même si des libéraux ont déposé une demande d’annulation du vote devant un tribunal administratif.
Selon la presse, 37 des 50 parlementaires élus ainsi qu’un grand nombre de non-parlementaires sont islamistes. La commission ne compte que six femmes et quelques Coptes (chrétiens d’Egypte), dont l’un, Rafiq Habib, appartient au Parti de la liberté et de la justice (PLJ), issu des Frères musulmans. Parmi les membres non-parlementaires se trouvent aussi un membre du conseil militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, un dignitaire des Frères musulmans, des juges, des avocats, et un militant qui a perdu ses deux yeux dans des affrontements avec la police l’année dernière.
Procédure "ridicule"
Samedi, des élus libéraux avaient annoncé leur retrait du vote, qualifiant la procédure de "ridicule". "La Constitution ne doit pas être le reflet de la majorité. Elle doit être le reflet de toutes les forces de la société", avait insisté Rifaat al-Said, président de Tagammou (gauche). Les libéraux redoutent que les islamistes essaient d’imposer des références plus explicites à l’islam dans la nouvelle Loi fondamentale, malgré les déclarations rassurantes du PLJ.
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