Les États-Unis et le Royaume-Uni bombardent les Houthis au Yémen
Joe Biden évoque une action « défensive » pour protéger, notamment, le commerce international. Les Houthis disent cibler les navires commerciaux qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, affirmant agir en « solidarité » avec la bande de Gaza.
Le conflit Israël-Hamas se déplace au Yémen, où les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit du 11 au 12 janvier des frappes contre les rebelles houthis, qui menacent depuis des semaines le trafic maritime international en mer Rouge en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza, et ont prévenu qu’ils continueraient à attaquer des navires.
Ces frappes ont ciblé des sites militaires dans plusieurs villes contrôlées par les Houthis, a indiqué la chaîne de télévision de ce groupe rebelle membre de « l’axe de la résistance », regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et établis par l’Iran qui comprend également le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.
La capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida, où les correspondants de l’AFP ont dit avoir entendu plusieurs explosions, ainsi que Taëz et Saada ont été visées.
« Action défensive »
L’opération américano-britannique a été menée « avec succès » en réponse « directe aux attaques sans précédent des Houthis sur des navires internationaux en mer Rouge », a affirmé le président américain, Joe Biden, évoquant une action « défensive » soutenue pour protéger notamment le commerce international.
Dans la foulée de la guerre Israël-Hamas, les Houthis ont multiplié depuis la mi-novembre les attaques par missiles et par drones en mer Rouge, poussant de nombreux armateurs à contourner la zone, ce qui fait grimper les coûts et les temps de transport entre l’Europe et l’Asie.
En réponse, les États-Unis avaient déjà déployé des navires de guerre et mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime dans cette zone où transitent 12 % du commerce mondial.
Juguler l’escalade
Le 9 janvier, 18 drones et trois missiles avaient été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique et des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhower.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée cette semaine au Moyen-Orient pour tenter de juguler l’escalade régionale de la guerre Israël-Hamas, avait lancé un avertissement aux Houthis, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU avait exigé l’arrêt « immédiat » de leurs attaques.
Mais le 11 janvier, les Houthis ont lancé un autre missile antinavire en mer Rouge. Et les rumeurs d’une intervention se sont emballées. Tôt ce 12 janvier, les États-Unis et le Royaume-Uni ont frappé des positions des Houthis, le président Biden prévenant d’ailleurs qu’il « n’hésiterait pas » à « ordonner d’autres mesures » si nécessaire.
« Ces frappes ciblées sont un message clair [indiquant] que les États-Unis et nos partenaires ne toléreront pas les attaques sur nos troupes [et] ne permettront pas à des acteurs hostiles de mettre en danger la liberté de navigation à travers l’une des routes commerciales les plus importantes du monde », a ajouté le président américain.
« Prix fort »
« Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions », a réagi le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, cité par les médias du mouvement. « Les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », a-t-il menacé.
« Il n’y a aucune justification à cette agression contre le Yémen, puisqu’il n’y avait pas de menace sur la navigation internationale en mer Rouge […], et la cible était et restera les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée », a écrit sur X (anciennement Twitter) un autre porte-parole des Houthis, Mohamed Abdel Salam.
Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, disent cibler les navires commerciaux qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, affirmant agir en « solidarité » avec la bande de Gaza, théâtre d’une guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui gouverne ce territoire.
Dans la nuit, l’Arabie saoudite a dit suivre avec « beaucoup d’inquiétude » les développements au Yémen voisin et appelé « à la retenue et à éviter l’escalade ».
(Avec AFP)
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