Les États-Unis et le Royaume-Uni bombardent les Houthis au Yémen

Joe Biden évoque une action « défensive » pour protéger, notamment, le commerce international. Les Houthis disent cibler les navires commerciaux qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, affirmant agir en « solidarité » avec la bande de Gaza.

Des avions Typhoon de la Royal Air Force de retour à RAF Akrotiri à Chypre, après des frappes contre des cibles militaires situées au Yémen, le 12 janvier 2024. © Sgt Lee Goddard / MOD / AFP

Des avions Typhoon de la Royal Air Force de retour à RAF Akrotiri à Chypre, après des frappes contre des cibles militaires situées au Yémen, le 12 janvier 2024. © Sgt Lee Goddard / MOD / AFP

Publié le 12 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Le conflit Israël-Hamas se déplace au Yémen, où les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit du 11 au 12 janvier des frappes contre les rebelles houthis, qui menacent depuis des semaines le trafic maritime international en mer Rouge en « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza, et ont prévenu qu’ils continueraient à attaquer des navires.

Ces frappes ont ciblé des sites militaires dans plusieurs villes contrôlées par les Houthis, a indiqué la chaîne de télévision de ce groupe rebelle membre de « l’axe de la résistance », regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et établis par l’Iran qui comprend également le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais.

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La capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida, où les correspondants de l’AFP ont dit avoir entendu plusieurs explosions, ainsi que Taëz et Saada ont été visées.

« Action défensive »

L’opération américano-britannique a été menée « avec succès » en réponse « directe aux attaques sans précédent des Houthis sur des navires internationaux en mer Rouge », a affirmé le président américain, Joe Biden, évoquant une action « défensive » soutenue pour protéger notamment le commerce international.

Dans la foulée de la guerre Israël-Hamas, les Houthis ont multiplié depuis la mi-novembre les attaques par missiles et par drones en mer Rouge, poussant de nombreux armateurs à contourner la zone, ce qui fait grimper les coûts et les temps de transport entre l’Europe et l’Asie.

En réponse, les États-Unis avaient déjà déployé des navires de guerre et mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime dans cette zone transitent 12 % du commerce mondial.

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Juguler l’escalade

Le 9 janvier, 18 drones et trois missiles avaient été abattus par trois destroyers américains, un navire britannique et des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhower.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée cette semaine au Moyen-Orient pour tenter de juguler l’escalade régionale de la guerre Israël-Hamas, avait lancé un avertissement aux Houthis, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU avait exigé l’arrêt « immédiat » de leurs attaques.

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Mais le 11 janvier, les Houthis ont lancé un autre missile antinavire en mer Rouge. Et les rumeurs d’une intervention se sont emballées. Tôt ce 12 janvier, les États-Unis et le Royaume-Uni ont frappé des positions des Houthis, le président Biden prévenant d’ailleurs qu’il « n’hésiterait pas » à « ordonner d’autres mesures » si nécessaire.

« Ces frappes ciblées sont un message clair [indiquant] que les États-Unis et nos partenaires ne toléreront pas les attaques sur nos troupes [et] ne permettront pas à des acteurs hostiles de mettre en danger la liberté de navigation à travers l’une des routes commerciales les plus importantes du monde », a ajouté le président américain.

« Prix fort »

« Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions », a réagi le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, cité par les médias du mouvement. « Les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », a-t-il menacé.

« Il n’y a aucune justification à cette agression contre le Yémen, puisqu’il n’y avait pas de menace sur la navigation internationale en mer Rouge […], et la cible était et restera les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée », a écrit sur X (anciennement Twitter) un autre porte-parole des Houthis, Mohamed Abdel Salam.

Les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, disent cibler les navires commerciaux qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, affirmant agir en « solidarité » avec la bande de Gaza, théâtre d’une guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui gouverne ce territoire.

Dans la nuit, l’Arabie saoudite a dit suivre avec « beaucoup d’inquiétude » les développements au Yémen voisin et appelé « à la retenue et à éviter l’escalade ».

(Avec AFP)

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