Mali : le groupe touareg Ansar dine dit être sur le point de prendre Kidal
Un groupe islamiste armé touareg a affirmé samedi qu’il s’apprêtait à prendre Kidal, une des villes les plus importantes du nord-est du Mali, quatre jours après un coup d’Etat qui a renversé à Bamako le régime du président Amadou Toumani Touré.
"Grâce à Allah le tout puissant, grâce à ses bénédictions, nous allons prendre très bientôt nos terres de Kidal, dans l’Adrar des Iforas, berceau des Touareg", selon un communiqué de ce mouvement, Ansar Dine, reçu par l’AFP. "Le voeu de notre cheikh Iyad Ag Ghaly (figure des rébellions touareg des année 90 et leader du mouvement) va bientôt se réaliser. La loi musulmane va s’appliquer dans toute la région de l’Adrar", ajoute le texte.
Ce mouvement, qui veut appliquer au Mali la charia (loi islamique) par la lutte armée, a déjà revendiqué le contrôle des localités de Aguelhok, Tessalit et Tinezawaten (nord-est) et annonce la prise imminente de Kidal, chef lieu de la région. Ansar Dine (défenseur de l’islam en arabe) a un moment combattu avec d’autres auprès de la rébellion touarègue, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) contre l’armée malienne, mais le MNLA qui se présente comme laïque s’en est démarqué en raison de ses prises de position sur la charia.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA et d’autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Le régime déchu d’Amadou Toumani Touré a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre également avec le MNLA. Ce mouvement a annoncé vendredi que le coup d’Etat qui a renversé jeudi le président Touré ne changeait rien à la poursuite de son offensive.
Renfort des milices
L’armée malienne a reçu le renfort de membres des milices Ganda Koy et Ganda Izo – déjà utilisées contre les précédentes rébellions touarègues – qu’elle a recrutés pour combattre la rébellion et les groupes armés islamistes dans le nord, a appris l’AFP auprès d’eux. "Nous sommes 200 jeunes. L’armée malienne nous a donné aujourd’hui des armes et des treillis pour combattre les ennemis du pays. Nous sommes déjà dans le camp militaire de Gao, ville d’origine de ces milices dans le nord-est, près de la frontière nigérienne", a déclaré l’un d’eux, Mahamane Maïga.
Les propos de cet ancien agent de gardiennage de Bamako, au chômage à Gao depuis un an, ont été confirmés, sous couvert de l’anonymat par un officier malien ayant piloté l’opération de recrutement. "Les jeunes ont décidé de combattre l’ennemi, et nous leur avons fait de la place", a-t-il dit. Il n’a pas précisé si la junte militaire qui a pris le pouvoir à Bamako avait donné son accord à ces recrutements de miliciens. Selon lui, ce n’est pas important, eux, ils sont au sud, nous ici à plus de 1.000 kilomètres. L’important, c’est de défendre la patrie.
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