Sénégal : Wade et Sall ont achevé un dernier tour pour convaincre les électeurs

Le président sénégalais sortant, Abdoulaye Wade, et son ex-Premier ministre, Macky Sall, ont tenté vendredi de faire basculer, chacun dans son camp, les derniers électeurs indécis, très courtisés au dernier jour de la campagne pour le second tour de la présidentielle du 25 mars.

La campagne électorale pour la présidentielle sénégalaise a pris fin vendredi à minuit. © AFP

La campagne électorale pour la présidentielle sénégalaise a pris fin vendredi à minuit. © AFP

Publié le 24 mars 2012 Lecture : 3 minutes.

Pour l’ultime journée de campagne, qui prend fin à minuit, Abdoulaye Wade a organisé "une balade de la victoire" à la tête d’une caravane de véhicules dans les rues de Dakar. De son côté, Macky Sall a tenu un grand rassemblement en banlieue à Diamalaye, devant des milliers de personnes et en présence de plusieurs des douze candidats battus au premier tour du 26 février qui, tous, ont décidé de le soutenir suivant le mot d’ordre "Tout sauf Wade".

"Notre pays a besoin d’un projet novateur pour asseoir définitivement une démocratie moderne. N’écoutez pas les oiseaux de mauvais augure qui annoncent le chaos après eux", a lancé M. Sall. "La défaite du président Wade est inévitable, nous n’accepterons pas qu’il confisque les suffrages des Sénégalais. Notre victoire est là, manifeste, massive et nationale", a-t-il affirmé, "conseillant" au chef de l’Etat sortant de "renoncer à toute tentative de sabotage et de confiscation de la victoire qui plongerait notre pays dans le chaos".

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Wade tente encore de réunir des soutiens

En visite à Thiès (ouest) jeudi, le président Wade a cherché à rompre son isolement en appelant Idrissa Seck, son ex-fils spirituel, à le rejoindre. Seck, actuel maire de Thiès, fut également Premier ministre de Wade et son homme de confiance avant sa disgrâce au profit de Sall. "Je vous demande de le faire sortir là où il s’est engouffré afin qu’il réintègre les rangs", a-t-il dit devant une foule de militants, parlant de Seck.

"Macky Sall est un apprenti sorcier qui n’a pas assimilé ses cours. Il fait dans l’improvisation et n’a pas les compétences requises pour gouverner le Sénégal. Mon +fils+ Idrissa Seck est plus fort que lui en politique", a-t-il dit, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique). Seck, arrivé cinquième au premier tour avec 7,86%, a renouvelé cette semaine son "soutien sans condition" à Sall. Il a eu ces dernières années des relations heurtées avec Wade qui l’avait mis en prison pendant sept mois entre 2006 et 2007 pour malversations dans le cadre de chantiers publics à Thiès, avant qu’il ne bénéficie d’un non-lieu.

Appels à un scrutin sans violence

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Abdoulaye Wade était arrivé en tête au premier tour avec 34,81% contre 26,58% pour Macky Sall. Les appels à un scrutin calme et au respect des résultats issus des urnes se sont multipliés ces derniers jours, de la part d’organisations tant internationales que locales, après une campagne électorale émaillée de violences entre partisans des deux camps.

Ces tensions ont toutefois été moins importantes que celles ayant prévalu pendant la campagne du premier tour au cours de laquelle au moins six personnes ont été tuées et plus de 150 blessées lors de manifestations liées à la contestation de la nouvelle candidature du président Wade. La France a espéré que le scrutin se déroulera dans la "sérénité". "La France est convaincue que ce rendez-vous électoral sera, comme le premier tour, l’occasion pour le peuple sénégalais d’exprimer sa volonté dans la liberté, la transparence et la sérénité, dans le droit fil de la tradition démocratique de ce pays", a dit le porte-parole du quai d’Orsay.

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Le chef de la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne, Thijs Berman, a appelé "au respect des règles démocratiques" car "la violence ne sert à rien". Il a dit espérer que "l’élection se déroulera dans le calme", dans un pays "où le débat peut être dur mais démocratique". "La proclamation des résultats (provisoires) est de la responsabilité de la" Commission nationale de recensement des votes, siégeant à "la Cour d’appel. Toute déclaration hâtive pourrait porter une tension inopportune", a affirmé Berman, en annonçant le déploiement de plus de 90 observateurs de l’UE dans tout le pays "y compris en Casamance".

"Le Sénégal est une grande démocratie. J’espère qu’il va le démontrer, encore une fois, pour ce second tour et devenir un modèle pour les autres pays africains", a dit de son côté le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo.

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