Guinée : opposants dispersés par la police, des dizaines d’interpellations

La police guinéenne a dispersé samedi à Conakry à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes et en a interpellé des dizaines d’autres venues assister à un meeting de l’opposition pour exiger des législatives transparentes en juillet, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des forces de l’ordre dispersent une manifestation, le 15 novembre 2010 à Conakry. © AFP

Des forces de l’ordre dispersent une manifestation, le 15 novembre 2010 à Conakry. © AFP

Publié le 17 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

La police guinéenne a dispersé samedi à Conakry à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes et en a interpellé des dizaines d’autres venues assister à un meeting de l’opposition pour exiger des législatives transparentes en juillet, a constaté un journaliste de l’AFP.

Tous les accès au stade du quartier de Matam à Conakry où devait se tenir le rassemblement de l’opposition, avaient été bloqués par des véhicules de la police et de la gendarmerie et d’importantes forces de sécurité anti-émeutes étaient présentes sur les lieux.

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Policiers et gendarmes ont d’abord procédé à des dizaines d’interpellations, essentiellement des jeunes, dans le quartier de Matam, aux environs du stade. Puis, quand plusieurs leaders d’opposition parmi lesquels les ex-Premier ministres Lansana Kouyaté et Sidya Touré sont arrivés, des centaines d’autres manifestants ont accouru aux cris de "A bas la dictature" ou "La lutte continue", avant d’être dispersés par les forces de sécurité à l’aide de gaz lacrymogènes.

Les leaders d’opposition avaient eu le temps d’haranguer la foule, Lansana Kouuyaté, du Parti pour l’espoir et le développement national (PEDN), affirmant: "La lutte ne fait que commencer, la dictature ne passera pas, vive la Guinée libre et démocratique, nous vaincrons". Sidya Touré, de l’Union pour la République (UPR), a pour sa part a déclaré que "tant qu’on tentera de nous empêcher de nous exprimer librement, nous allons le faire de gré ou de force", ajoutant que "ce pays doit être débarrassé de la dictature d’où qu’elle vienne".

L’opposition a affirmé que la tenue de ce meeting avait été déclarée aux autorités compétentes comme le prévoit la loi, ce qu’a démenti la maire de Matam.

Impasse politique

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Les opposants avaient annoncé jeudi qu’ils allaient organiser à partir de samedi meetings et caravanes à travers tout le pays pour contraindre le président Alpha Condé à organiser des élections législatives transparentes et crédibles le 8 juillet. Ces élections devaient avoir lieu six mois après l’investiture de M. Condé en décembre 2010, mais ont été sans cesse reportées.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni), accusée par l’opposition d’agir avec partialité en faveur du régime de M. Condé, avait annoncé le 1er mars que ce scrutin aurait lieu le 8 juillet. L’opposition a dénoncé une décision unilatérale et déploré que cette date ait été fixée sans qu’elle n’ait été consultée et avant même la fin de l’audit du fichier électoral.

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Le ministre guinéen de l’Administration du territoire (Intérieur) a assuré la semaine dernière à Paris que ces législatives se dérouleraient dans une totale transparence, cherchant à rassurer tant l’opposition que les bailleurs de fonds internationaux. L’un des principaux bailleurs, l’Union européenne (UE), a récemment averti que s’il n’y pas d’élections démocratiques en Guinée, elle ne débloquera pas l’aide prévue.

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