Aux Comores, Azali Assoumani « confiant » de l’emporter dès le premier tour de la présidentielle
L’archipel des Comores vote ce dimanche pour choisir son président. Azali Assoumani, qui brigue un troisième mandat consécutif, se dit « confiant » de l’emporter dès le premier tour face à une opposition divisée.
« La confiance est là que je gagnerai au premier tour. C’est Dieu qui décidera et le peuple comorien. Si on gagne dès le premier tour, on gagne du temps et de l’argent », a-t-il déclaré après avoir déposé son bulletin dans sa ville natale de Mitsudje, à quelques kilomètres de la capitale Moroni.
Les bureaux de vote ont ouvert après 7h, au compte-gouttes, sur les trois îles de l’océan Indien (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) qui composent ce pays de 870 000 habitants. Dans plusieurs bureaux de Moroni, sous une pluie battante, les assesseurs attendaient encore l’arrivée des isoloirs à l’heure prévue du début du vote. « Les bureaux ont commencé généralement avec du retard », a souligné une observatrice de l’Union africaine sur place.
« Le climat est paisible à Moroni »
À Ntsoudjini, fief du candidat de l’opposition Mouigni Baraka Saïd Soilihi, à une dizaine de kilomètres de la capitale, les électeurs ne pouvaient toujours pas déposer leur bulletin en milieu de matinée. « Le vote n’a toujours pas commencé au motif qu’il n’y avait pas de voiture pour acheminer le matériel électoral. En fait, ils bloquent le vote parce que le gouvernement sait que c’est une localité farouchement opposée à Azali », a accusé Mouigni Baraka Saïd Soilihi, joint par l’AFP.
Les bureaux doivent rester ouverts jusqu’à 18h. Gendarmes, police et armée sont déployés pour éviter tout débordement mais aucune foule ne se pressait dans la capitale. « Le climat est paisible à Moroni. J’espère qu’il en sera ainsi tout au long de la journée », s’est félicité Fahardine Mroivili, 40 ans, premier électeur à entrer dans ce bureau de vote proche de la médina.
Arrivé une première fois à la tête du pays en 1999 par un coup d’État, le colonel Azali, de retour au pouvoir depuis 2016, a appelé les électeurs à le plébisciter dimanche, faisant campagne avec le slogan « un coup KO ». Pour convaincre, il a vanté dans ses discours de campagne la construction de routes et d’hôpitaux. « Azali, architecte des Comores de demain », assurent de nombreuses affiches visibles aux Comores, qui élisent aussi dimanche ses gouverneurs.
« Hold-up électoral »
Mais dans l’archipel où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté et le quotidien est marqué par des coupures d’eau, d’électricité, ainsi qu’une hausse dramatique des prix de l’alimentation, le bilan du président sortant est souvent critiqué. Pendant la campagne, l’équipe présidentielle a été rudement chassée de plusieurs localités.
S’il était réélu, Azali resterait au pouvoir jusqu’en 2029. En 2018, il avait fait passer une réforme constitutionnelle permettant une plus grande centralisation des pouvoirs par l’exécutif. Et l’opposition, qui dit craindre « un hold-up électoral » dimanche, accuse les institutions de collusion avec le pouvoir.
En 2019, Azali avait été réélu avec 60% des voix au premier tour mais les résultats avaient été contestés. Cette semaine, les candidats de l’opposition ont dénoncé des irrégularités, notamment dans la publication des listes électorales. « Nos assesseurs sont empêchés d’accéder aux bureaux de vote à Anjouan », traditionnel fief de l’opposition, a aussi dénoncé dans la matinée, Djaffar El Mansoib, du parti d’opposition Juwa privé de son leader, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, condamné dans l’affaire dite de la « citoyenneté économique » et à ce titre inéligible, tout comme l’ex-vice-président Mohamed Ali Soilihi, pour l’Union pour le développement des Comores (UPDC).
Les résultats du premier tour doivent être publiés la semaine prochaine.
(Avec AFP)
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