Maroc : pour Abdelilah Benkirane, l’heure des islamistes algériens a sonné
Dans une interview accordée mardi 13 mars à un site internet algérien, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, s’est exprimé sur sa vision de l’avenir politique commun de l’Algérie et du Maroc.
Un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie semble en cours. Peut-il aller jusqu’à un certain « mimétisme » en politique ? C’est ce que semble croire Abdelilah Benkirane, dans une interview accordée au site Internet echoroukonline.com, le 13 mars. Le Premier ministre marocain – et patron du Parti Justice et Développement (PJD) – a jugé qu’il serait « étonnant » que la vague islamiste post-Printemps arabe s’arrête aux frontières de l’Algérie.
En contact régulier avec les islamistes algériens, Benkirane affirme cependant craindre une dispersion de l’électorat lors des prochaines législatives algériennes, en raison de l’abondance de l’offre politique islamiste. Un vœux d’union qui a déjà trouvé un début de réalisation, le 7 mars, quand les trois partis islamistes algériens – le Mouvement de la société pour la paix, Ennahdha et le mouvement El Islah – ont annoncé leur intention de présenter des listes communes (l’Alliance de l’Algérie verte) pour les élections du 10 mai.
Réouverture des frontières
Par ailleurs, le Premier ministre marocain laisse entendre qu’une victoire des islamistes algériens serait de nature à favoriser une réouverture des frontières entre les deux voisins, fermées depuis 18 ans. « Je suis convaincu que les vraies relations qui lient l’Algérie et le Maroc et qui lient nos deux peuples frères vont triompher sur les intérêts », dit-il, sans plus de détail.
Le royaume chérifien aurait-il également face à lui un interlocuteur plus conciliant dans le dossier du Sahara occidental en cas de vague verte en Algérie ? Benkirane ne le dit pas explicitement et préfère botter en touche. « Les conditions s’améliorent (…) Maintenant nous nous dirigeons vers une solution qui assure la dignité de tous sans pour autant que cela favorise une partie sur l’autre ».
Autre objet de l’interview, l’Union du Maghreb Arabe. Pour le chef du gouvernement marocain, ce n’est pas un « projet "mort-né" », et l’organisation devrait tirer profit du nouveau souffle que connaissent le Maroc, la Tunisie et la Libye.
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