Présidentielle en RDC : les dessous de la victoire de Félix Tshisekedi
En menant campagne sur des thèmes nationalistes et identitaires, Félix Tshisekedi a remporté une victoire sans appel. L’opposition ne pourra pas faire l’économie de l’autocritique, analyse François Soudan.
Si le scrutin du 20 décembre a été marqué par de très nombreux dysfonctionnements, la victoire de Félix Tshisekedi, confirmée par la Cour constitutionnelle, ne fait aucun doute, bien que son ampleur – plus de 73 % des voix – puisse être sujette à caution. Comment le camp du président sortant est-il parvenu à un tel succès électoral ? « La stratégie nationaliste, identitaire et populiste, qui visait à acculer Moïse Katumbi dans une position défensive et auto-justificatrice », aura beaucoup compté, analyse François Soudan.
Stratégie de la « congolité »
Dans « La Semaine de JA », à retrouver chaque semaine sur RFI, le directeur de la rédaction de Jeune Afrique observe que cette « stratégie de la “congolité” » – et la rhétorique anti-rwandaise qui l’accompagne – mise en œuvre pendant cette campagne par le camp présidentiel s’est déjà, par le passé, avérée payante : ce fut également celle déployée en leur temps par Mobutu et et Kabila.
En face, « l’opposition ne pourra pas faire l’économie de l’autocritique », insiste également François Soudan. Incapable de présenter un front uni face au chef de l’État sortant, malgré la tentative d’alliance un temps envisagée lors de la rencontre de Pretoria, en novembre dernier, l’opposition n’avait que peu de chances de faire pièce à la machine tshisekediste. « Ne pas avoir eu de candidat unique face au président sortant, dans une élection à un seul tour, était quasiment suicidaire », constate François Soudan.
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