Nigeria : au moins trois morts dans un attentat contre une église à Jos

Un nouvel attentat a frappé dimanche une église à Jos, dans le centre du Nigeria, où un kamikaze a fait exploser son véhicule, tuant au moins trois personnes, selon les services de secours nigérians.

Un Nigérian chrétien au milieu des décombres d’une église à Jos, le 24 janvier 2010. © AFP

Un Nigérian chrétien au milieu des décombres d’une église à Jos, le 24 janvier 2010. © AFP

Publié le 11 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Il y a "trois morts confirmés", a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’agence publique de secours d’urgence NEMA Yushau Shuaib, parlant de fidèles. Plusieurs autres personnes sont dans un état critique, a-t-il ajouté. Le kamikaze lui-même est mort dans l’attentat.

Selon un témoin, au moins huit personnes ont trouvé la mort, dont trois tuées après l’explosion par des soldats qui ont ouvert le feu pour disperser la foule.

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"L’auteur de l’attentat a conduit sa voiture vers l’église catholique Saint Finbar dans le quartier de Rayfield. La bombe a explosé avant qu’il ait pu (l’) atteindre", a dit M. Shuaib, précisant que des victimes ont été évacuées vers des hôpitaux.

Le coordinateur de l’agence NEMA basé à Jos, Alhassan Danjuma Aliyu, a indiqué que trois cadavres ont été évacués. "Nous n’avons enlevé que trois corps et un certain nombre de blessés ont été évacués", a-t-il dit.

La situation est tendue à Jos, a-t-il ajouté. "Il y a des rumeurs de représailles de la part de jeunes chrétiens, mais nous espérons que les agents de sécurité contrôlent la situation dans la mesure où ils ont bouclé la zone", a-t-il déclaré.

Jos et ses environs forment l’une des zones les plus instables du Nigeria. Des milliers de personnes ont été tuées ces dernières années dans des affrontements entre groupes ethniques chrétiens et musulmans.

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"Un spectacle horrible"

L’attentat-suicide commis dimanche à Jos est le deuxième perpétré dans cette ville en deux semaines.

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Le 26 février, un kamikaze avait pénétré au volant d’une voiture piégée dans une église chrétienne, tuant trois personnes en plein office. L’attentat avait été revendiqué par le groupe islamiste Boko Haram qui avait menacé de lancer de nouvelles attaques similaires.

Selon Mark Lipdo, qui dirige la Stefanos Foundation, une organisation chrétienne basée à Jos, au moins huit personnes ont été tuées dimanche, dont trois par des soldats après l’explosion.

"C’était un spectacle horrible. Les corps des victimes étaient mutilés mais cinq d’entre eux ont été identifiés par leurs proches", a-t-il raconté à l’AFP. "Trois femmes, dont une femme enceinte, figurent parmi les morts".

Trois autres personnes ont été tuées quand les soldats ont ouvert le feu pour disperser la foule. "Ils ont tiré sur les gens qui s’étaient rassemblés sur les lieux, en tuant trois sur le coup", a déclaré M. Lipdo.

Boko Haram a visé des chrétiens à plusieurs reprises. Le groupe a notamment revendiqué l’attentat qui a fait 44 morts le 25 décembre 2011 dans une église près d’Abuja. Il s’agissait de l’attentat le plus meurtrier de Boko Haram contre une église.

Les attentats se multiplient dans le centre du Nigeria, à la jonction entre le nord déshérité et majoritairement musulman, et le sud, où se trouve le pétrole, et qui est, lui, à dominante chrétienne.

Le groupe islamiste Boko Haram a renvendiqué une série d’attaques meurtrières ces derniers mois, essentiellement dans le nord du Nigeria.

Les actes de violence imputés à Boko Haram ont fait près de 1.000 morts depuis 2009, dont plus de 300 cette année, selon des chiffres de l’AFP et de groupes de défense des droits de l’homme.

 

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