À Gaza, accord sur la livraison d’aide et de médicaments
Le Qatar continue d’œuvrer en coulisses pour soulager les conditions de vie des civils et les conditions de détention des otages. Quant à l’Union européenne, elle a ajouté le chef du Hamas sur sa liste de terroristes.
Israël continuait ses frappes sur Gaza le 16 janvier, alors que le Qatar a annoncé un accord pour fournir de l’aide aux civils et des médicaments aux otages retenus dans le territoire palestinien pilonné et assiégé depuis plus de trois mois.
Plongée dans une situation humanitaire que l’ONU décrit comme catastrophique, la bande de Gaza est largement coupée du monde, NetBloks, un organisme qui surveille l’internet, indiquant avoir observé « la plus longue perturbation des télécommunications jamais enregistrée depuis le début du conflit, la plupart des habitants étant incapables de contacter le monde extérieur depuis le 12 janvier ».
L’armée israélienne pilonne le sud du territoire mais aussi le nord, au lendemain de l’annonce par Israël d’une fin prochaine de la « phase intensive » des combats, 102 jours après le début de la guerre.
La Maison Blanche « optimiste »
Aucune issue à la guerre ne semble en vue et les craintes grandissent quant à un embrasement régional, l’Iran et les mouvements qu’il soutient intensifiant leurs attaques en solidarité avec la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas est au pouvoir depuis 2007.
La Maison Blanche a dit mardi être « optimiste » quant à la possible conclusion d’un nouvel accord de libération d’otages. Le 16 janvier, le Qatar a annoncé un accord entre Israël et le Hamas, suite à une médiation conjointe avec la France, « portant sur l’entrée de médicaments (…) pour les otages en échange d’une cargaison d’aide humanitaire pour les civils dans la bande de Gaza ».
« Les médicaments et l’aide seront envoyés demain (17 janvier) à la ville d’Al-Arich » en Égypte « à bord de deux avions des forces armées qataries, en vue de leur transfert vers la bande de Gaza », a dit le chef de la diplomatie qatarie.
Le 16 janvier, l’Union européenne a ajouté à sa liste « terroriste », Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre contre Israël. La guerre exacerbe les tensions régionales entre Israël et ses alliés, les États-Unis au premier chef, et l’ « axe de résistance » établi par l’Iran, qui réunit notamment le mouvement islamiste libanais Hezbollah et les rebelles yéménites Houthis.
Nouvelle attaque des Houthis
L’Iran a annoncé avoir tiré des missiles balistiques en Syrie et surtout près d’Erbil, dans le Kurdistan irakien. Selon Téhéran, ils y ont détruit un centre « d’espionnage » attribué à Israël, dont l’Irak a démenti l’existence, dénonçant de « fausses allégations » et condamnant une « agression » de sa souveraineté.
Au large du Yémen, un nouveau tir de missile des Houthis visant des navires dans la région a touché un vraquier grec. En fin de semaine dernière, Washington et Londres avaient bombardé des positions des Houthis au Yémen pour tenter de stopper leurs attaques en mer Rouge, qu’ils disent mener en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a néanmoins assuré que son pays vise la « désescalade ». « Nous ne cherchons pas un conflit régional, loin de là », a-t-il déclaré au Forum économique mondial à Davos (Suisse). Mais pour l’analyste Ali Vaez, du groupe de réflexion International Crisis Group « nous sommes déjà dans une guerre régionale, même si elle est encore à un stade modeste ».
(Avec AFP)
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