Nigeria : quatorze morts dans l’attaque d’un poste de police
L’attaque d’un poste de police de Gombe, dans le nord-est du Nigeria, par des militants islamistes présumés a fait au moins 14 morts alors que cinq autres personnes étaient tuées dans des violences attribuées au même groupe dans le nord du pays, ont déclaré samedi des témoins.
Selon des habitants, le poste de police de Gombe a été entièrement brûlé vendredi soir dans l’attaque imputée au groupe Boko Haram qui visait également la prison de la ville située à proximité. Les assiégeants n’ont cependant pas réussi à envahir la centrale.
"J’ai vu au moins 14 corps brûlés dans et autour du poste de police", a déclaré un journaliste local qui a demandé l’anonymat.
Il a dit avoir compté 10 corps dans le bâtiment, dont la plupart seraient des policiers, et quatre autres dans une voiture à l’extérieur.
"Il y avait une voiture détruite par le feu à un rond-point entre le poste de police et la prison, avec ses quatre occupants. On ne sait pas de qui il s’agit", a-t-il dit.
Un autre habitant, Babandi Ali, a ajouté que "le poste de police avait été rasé et il y avait des corps calcinés à l’intérieur, mais je ne peux pas en confirmer le nombre". Il a aussi mentionné la présence des quatre morts dans la voiture.
Boko Haram soupçonné
Ces violences n’ont pas été immédiatement revendiquées mais des islamistes de Boko Haram ont lancé des attaques similaires au cours des derniers mois dans le nord et le centre du Nigeria, accroissant l’instabilité dans le pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d’Afrique.
Un gardien de la prison avait déclaré vendredi que des membres présumés de Boko Haram tentaient d’envahir la prison de Gombe, la capitale de l’Etat du même nom, apparemment pour y libérer des membres du groupe.
"Nous sommes assiégés. Un nombre important d’hommes armés ont encerclé la prison, en tirant et en activant des charges explosives. Il est clair qu’ils appartiennent à Boko Haram", a-t-il dit.
Un habitant, Ibrahim Yau, a dit avoir entendu des coups de feu et des explosions pendant environ une heure.
Samedi, un voisin a déclaré que "la prison était intacte".
Violences à Kano
D’autres violences se sont produites vendredi soir au Nigeria. Des hommes suspectés d’appartenir à Boko Haram ont abattu vendredi cinq fidèles en tirant des coups de feu contre une mosquée de Kano, la grande métropole du nord, ont indiqué la police et des témoins.
Le chef d’une milice locale financée par le gouvernement figure parmi les tués.
Kano avait été secouée le 20 janvier par une série d’attaques spectaculaires visant principalement des commissariats, qui ont fait au moins 185 morts. Boko Haram a revendiqué l’assaut et la sécurité a été renforcée dans la deuxième ville du Nigeria.
Boko Haram a longtemps concentré ses actions dans le nord-est, principalement à Maiduguri, son fief. Mais le groupe a élargi son champ d’opération en même temps que ses attaques sont devenues de plus en plus sophistiquées et meurtrières.
Les islamistes veulent restaurer le califat islamique et imposer la charia au Nigeria, et à ses 160 millions d’habitants, dont le nord déshérité est majoritairement musulman, et le sud, où se trouve le pétrole, est à dominante chrétienne.
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