États-Unis : un Marocain arrêté près du Congrès où il voulait perpétrer un attentat

Un Marocain de 29 ans soupçonné de vouloir perpétrer un attentat-suicide contre le Congrès à Washington a été arrêté vendredi dans un parking proche, porteur d’une bombe qu’il croyait prête à exploser mais qui avait été rendue inutilisable par le FBI qui le surveillait depuis des mois.

Vue du parking, près du Capitole à Washington, où l’homme a été arrêté le 17 février 2012. © Alex Wong/AFP

Vue du parking, près du Capitole à Washington, où l’homme a été arrêté le 17 février 2012. © Alex Wong/AFP

Publié le 18 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Un Marocain de 29 ans soupçonné de vouloir perpétrer un attentat-suicide contre le Congrès à Washington a été arrêté vendredi dans un parking proche, porteur d’une bombe qu’il croyait prête à exploser mais qui avait été rendue inutilisable par le FBI qui le surveillait depuis des mois.

Amine El Khalifi, un immigré marocain vivant illégalement aux Etats-Unis, était muni d’une arme automatique et portait une veste contenant des explosifs que lui avaient fourni des agents fédéraux qui s’étaient fait passer pour des membres d’Al-Qaïda. "L’arme et la bombe avaient été rendues inoffensives par les forces de l’ordre et ne constituaient pas une menace pour la population", a indiqué le ministère américain de la Justice.

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L’homme, habitant Alexandria (Virginie, est), dans la banlieue de Washington, a été interpellé dans un parking près du Capitole, siège du Congrès, où "il avait l’intention d’abattre des gens et de faire exploser la bombe", a ajouté le ministère dans un communiqué. Le président Barack Obama avait été informé jeudi du projet d’arrestation, selon la Maison blanche.

Quelques heures après son interpellation, M. El Khalifi a été inculpé de "tentative d’utilisation d’arme de destruction massive contre la propriété des Etats-Unis". Il encourt la prison à perpétuité. "Amine El Khalifi cherchait à se faire exploser dans le bâtiment du Capitole", a affirmé le procureur fédéral Neil MacBride qui l’a inculpé. Il "croyait qu’il travaillait avec Al-Qaïda et avait conçu lui-même le projet, les cibles et les méthodes".

Sous filature depuis des mois

Le FBI, la police fédérale américaine, a indiqué que le suspect était sous sa filature depuis des mois. "Cette arrestation est le résultat d’une opération secrète pendant laquelle le suspect a été surveillé de près", a déclaré une porte-parole du FBI. Selon l’acte d’accusation, le suspect avait été signalé aux autorités en janvier 2011 et, alors qu’il cherchait à "être associé à un groupe extrémiste armé", il avait été présenté en décembre 2011 à un agent du FBI, travaillant sous le nom de "Youssouf", qu’il croyait être membre d’Al-Qaïda.

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A plusieurs reprises, il lui avait confié son "désir de mener une opération dans laquelle il utiliserait une arme et tuerait des gens face à face", ajoute le communiqué du ministère. Parmi les cibles possibles, le suspect aurait cité des installations militaires, une synagogue ou encore un restaurant fréquenté par des responsables militaires.

Le 15 janvier 2012, il aurait indiqué qu’il voulait finalement s’en prendre au Capitole à la date du 17 février, selon l’acte d’accusation. Il se serait ensuite rendu plusieurs fois en repérage au Capitole et aurait demandé à l’agent du FBI ayant déguisé son identité de faire exploser à distance la bombe qu’il portait "en cas de problème avec les agents de sécurité".

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Une "menace persistante"

Vendredi des agents du FBI "camouflés" se trouvaient avec Khalifi dans le parking où le suspect a pris possession de l’arme automatique MAC-10 et "revêtu une veste contenant ce qu’il pensait être une bombe en état de fonctionnement". Il s’est alors dirigé vers le Capitole "où il avait l’intention de tirer sur les gens et de faire exploser la bombe" mais il a été arrêté avant de quitter le parking.

"Cette affaire souligne la menace persistante que représentent pour nous les extrémistes violents venus de l’intérieur", a déclaré la ministre adjointe de la Justice chargée de la Sécurité nationale, Lisa Monaco, qui s’est félicitée que cette tentative ait été "contrecarrée avant de faire du mal à quelqu’un".

"A aucun moment le public ou le personnel du Congrès n’ont été en danger", a ajouté la police chargée de la sécurité au Congrès. La sénatrice Susan Collins, membre de la commission sur la Sécurité nationale du Sénat, a jugé "alarmante" la "nature effrontée de cette tentative d’attentat prenant pour cible le bâtiment du Capitole avec l’objectif de tuer des innocents et de profaner un symbole de notre démocratie".

"Cette tentative d’attentat semble être un nouvel exemple de la radicalisation d’extrémistes tentant d’attaquer les Américains à l’intérieur de nos frontières", a-t-elle ajouté. L’élue a parlé "d’une recrudescence importante" de ce type d’attaques. 36 projets d’attentats menés par des Américains ou des résidents permanents aux Etats-Unis ont été déjoués de mai 2009 à février 2012, contre 21 entre 2001 et 2009, a-t-elle précisé en citant un rapport du Congrès.

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