Quatre ONG interpellent les autorités sénégalaises

Quatre organisations de défense des droits de l’homme ont appelé samedi les autorités sénégalaises à cesser immédiatement la répression en cours contre les manifestations de l’opposition à Dakar et dénoncé les dizaines d’arrestations survenues depuis trois jours.

Un membre de la Y en a marre arrêté par la police, vendredi 17 février, à Dakar. © AFP

Un membre de la Y en a marre arrêté par la police, vendredi 17 février, à Dakar. © AFP

Publié le 18 février 2012 Lecture : 2 minutes.

Quatre organisations de défense des droits de l’homme ont appelé samedi les autorités sénégalaises à cesser immédiatement la répression en cours contre les manifestations de l’opposition à Dakar et dénoncé les dizaines d’arrestations survenues depuis trois jours.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et trois ONG sénégalaises condamnent "vivement la répression systématique de toute manifestation pacifique dans le centre de Dakar et les dizaines d’arrestations d’opposants et de manifestants ces dernières 72 heures", déclarent-elles dans un communiqué transmis à l’AFP.

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"Nos organisations exhortent les autorités à cesser immédiatement la répression en cours, à libérer les personnes arbitrairement arrêtées et à se conformer à la législation sénégalaise en autorisant le déroulement des manifestations pacifiques", ajoute le texte, regrettant que la campagne électorale tourne à la répression. La campagne s’est ouverte le 5 février et doit se clôturer le 24 février, à 48 heures du scrutin présidentiel.

La FIDH, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), l’Organisation nationale des droits de l’Homme (ONDH) et la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH) ont publié leur communiqué au lendemain de violences à Dakar, au cours desquelles une dizaine de personnes dont un policier ont été blessées.

Les manifestations se succèdent

Ces violences ont éclaté lors de la dispersion de groupes de jeunes opposants qui tentaient de participer à une manifestation interdite – pour la quatrième journée consécutive – contre la candidature du président Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février. Les opposants répondaient à l’appel du Mouvement du 23 juin (M23, partis d’opposition et ONG de la société civile), qui avait prévu de manifester dans le centre-ville pour exiger le retrait de la candidature de M. Wade.

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Elu en 2000 et réélu en 2007, M. Wade est en lice face à 13 candidats. Sa candidature, validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel, est contestée par le M23 qui la juge illégale, estimant qu’il a épuisé ses deux mandats légaux. Les partisans de M. Wade soutiennent qu’il peut se représenter à la suite de modifications de la Constitution en 2001 et 2008. Depuis la décision du Conseil constitutionnel, d’après des sources concordantes, quatre personnes sont mortes et de nombreuses ont été blessées lors de manifestations de mécontentement dans le pays.

Selon les ONG, le bilan de la répression des manifestions et de la contestation populaire depuis la fin du mois de janvier est de 5 morts dont un policier, des dizaines de blessés et des dizaines d’arrestations. "Il faut que les autorités reviennent à la raison et autorisent l’expression publique et politique des opposants et des citoyens sous peine d’être assimilée à un régime autoritaire bâillonnant la démocratie", a déclaré dans le communiqué la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen.

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Pour les ONG, les cinq dernières années de pouvoir du président Wade ont été marquées par des régressions en matière des droits de l’Homme, dont des attaques récurrentes contre les défenseurs des droits de l’Homme de la part des autorités. Elles appellent les futures autorités sénégalaises issues des urnes à faire cesser toutes ces atteintes et respecter strictement les engagements du Sénégal en matière de protection des droits de l’Homme.
 

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