Au Tchad, Wakit Tamma appelle Mahamat Idriss Déby Itno à renoncer à la présidentielle
Le 17 janvier, la plateforme a demandé au chef de la transition tchadienne de ne pas participer au scrutin prévu fin 2024. Et a accusé la France d’« ingérence ».
La plateforme de l’opposition et de la société civile Wakit Tamma a accusé la « communauté internationale », France en tête, de soutenir une « succession dynastique » à la tête du Tchad et de conforter Mahamat Idriss Déby Itno dans sa « volonté de confisquer le pouvoir, y compris par la force ».
Lorsque Mahamat Idriss Déby Itno avait été proclamé président de la transition le 20 avril 2021, la communauté internationale avait condamné mollement cette décision. France, Union européenne (UE) et Union africaine (UA) notamment, lui avaient demandé de rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition de dix-huit mois, comme il s’y était publiquement engagé dès la mort de son père, Idriss Déby Itno.
Dix-huit mois plus tard, la junte prolongeait la transition de deux ans sur recommandation d’un Dialogue national boycotté par une partie de l’opposition politique et des mouvements rebelles armés. Fin décembre, une nouvelle Constitution a été adoptée au terme d’un référendum marqué par 86 % pour le oui, mais boycotté par une partie de l’opposition.
La nouvelle loi fondamentale autorise notamment Mahamat Idriss Déby Itno à se présenter à la prochaine présidentielle prévue d’ici à la fin de l’année. Et le parti fondé par son père, le Mouvement Patriotique du salut (MPS), l’a désigné le 13 janvier comme son candidat.
« Devoir patriotique »
Le général « doit, par devoir patriotique », récuser l’investiture du MPS et « renoncer » à se présenter, écrit Wakit Tamma dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP. Wakit Tamma a fustigé la « volonté » de Mahamat Idriss Déby Itno de « succéder à son père ». « Avec la bénédiction de la communauté internationale », dont elle a pointé les « intérêts égoïstes », en citant l’UE et l’UA.
La plateforme accuse en particulier la France, l’ancienne puissance coloniale, d’« ingérence » « dans le cadre d’un projet plus vaste de lutte géopolitique française dans le Sahel africain ».
Par ailleurs, le groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), deuxième plateforme de l’opposition, a appelé à « la résistance populaire » et au rejet de la Constitution de la cinquième République en place depuis le référendum dans un entretien de son président, Max Kemkoye, avec l’AFP.
(Avec AFP)
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