Sénégal : huit candidats d’opposition promettent un front commun face à Wade
Huit opposants sénégalais, candidats à la présidentielle du 26 février, se sont engagés samedi à « rester unis » et à mener des « actions communes » lors de la campagne électorale pour obtenir le retrait de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade.
"Nous prenons l’engagement de rester unis et de mener solidairement des activités communes de mobilisation et de lutte jusqu’au retrait de la candidature" de Wade, écrivent-ils dans une déclaration présentée samedi à la presse.
La "déclaration" est signée des quatres principaux candidats de l’opposition: Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Macky Sall et Idrissa Seck, ainsi que de Cheikh Bamba Dieye, Cheikh Tidiane Gadio, Ibrahima Fall.
Youssou Ndour, dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel, est également signataire.
Tous sont membres du Mouvement du 23 juin (M23), une plate-forme qui regroupe partis d’opposition et représentants de la société civile et est à la pointe de la contestation contre la candidature du président sortant, qu’il estime être un "coup d’Etat constitutionnel".
"Rester mobilisé"
"Nous appelons le peuple sénégalais à rester déterminé, mobilisé et à se joindre massivement à toutes les initiatives et actions pour imposer le retrait de la candidature de Wade", poursuit la déclaration.
"A 24 heures de l’ouverture de la campagne (dimanche), et Wade n’ayant pas reculé, il est donc clair que notre objectif premier et immédiat est d’arrêter (…) cette candidature", ont précisé ces huit candidats en préambule.
"Nous ne boycottons ni la campagne, ni le scrutin", ont-ils souligné: "mais un scrutin présidentiel ne peut pas se tenir et ne se tiendra pas avec la candidature insconstitutionnelle de Wade".
"Nous prenons part à la campagne électorale officielle afin de poursuivre et d’amplifier la lutte, avec toutes les forces de la nation regroupées au sein du M23, pour le retrait de la candidature de Wade, tout en évitant le piège du boycott", ont-ils précisé.
"Toutes les actions d’organisation, de manifestation populaire, de communication et de lutte politique active seront menées par tous les candidats", ont ajouté ces mêmes candidats.
Ils ne précisent cependant pas les modalités de ces actions, s’il s’agissait notamment de meetings électoraux en commun ou encore d’une candidature unique au premier tour du scrutin face à Wade.
Ultimatum
"Il faut d’abord arrêter la candidature d’Abdoulaye Wade, c’est la seule exigence du moment", ont-ils simplement de nouveau martelé.
Ils ont par ailleurs "lancé un ultime appel à Abdoulaye Wade pour qu’il retire sa candidature afin de sauvegarder la paix et la stabilité, et épargner à la nation un crise aux conséquences désastreuses".
Elu en 2000 puis réélu en 2007, Abdoulaye Wade, 85 ans, se présente pour un troisième mandat de sept ans avec, face à lui, 13 candidats de l’opposition en ordre dispersé.
L’opposition estime que M. Wade a épuisé ses deux mandats légaux et donc que sa nouvelle candidature est un "coup d’Etat constitutionnel". Le camp Wade récuse cet argument, arguant de réformes de la Constitution en 2001 et 2008 qui lui permettraient de se représenter.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Pourquoi l’UE s’apprête à accorder un nouveau soutien à l’intervention rwandaise a...