Soudan : Khartoum est plus près de la guerre que de la paix avec le Soudan du Sud
Le Soudan est plus près de la guerre que de la paix avec le Soudan du Sud, a déclaré vendredi le président soudanais Omar el-Béchir sur la télévision nationale.
"Le climat est actuellement plus proche d’un climat de guerre que d’un climat de paix", a dit le président soudanais au sujet de ses relations avec le Soudan du Sud voisin, devenu un Etat indépendant en juillet après avoir fait sécession du Soudan.
Ces déclarations surviennent au lendemain d’une mise en garde du président sud-soudanais Salva Kiir, qui a réclamé des négociations exhaustives avec le Soudan sur le partage des ressources pétrolières mais aussi sur le différend territorial opposant encore les anciens ennemis, pour éviter une nouvelle guerre.
De son côté, le gouvernement sud-soudanais a assuré vendredi soir toujours "vouloir la paix", en réponse à des propos d’Omar el-Béchir.
"La position de notre président, Salva Kiir, est très claire. Nous ne sommes pas pour la guerre, nous voulons la paix car le Soudan n’est pas notre ennemi", a déclaré à l’AFP Barnaba Marial Benjamin, ministre de l’Information sud-soudanais.
"Depuis 2005 (Omar el-Béchir) a tenté de préparer une guerre, peut-être la veut-il", a poursuivi le ministre sud-soudanais. "S’il veut la guerre contre nous à cause de nos ressources (pétrolières), alors c’est autre chose", a déclaré M. Benjamin.
Le ministre sud-soudanais a cependant souligné que son pays "se préparait à tenir de nouvelles discussions (avec les représentants soudanais) le 9 février à Addis Abeba".
"Point critique"
Ces nouvelles discussions feraient suite à des négociations entre Juba et Khartoum sur le partage de la manne pétrolière de l’ancien Soudan, et qui viennent d’échouer.
Depuis la sécession, les relations entre le Nord et le Sud sont restées extrêmement tendues. En conflit ouvert sur le pétrole et l’avenir de la province d’Abyei, les deux pays s’accusent aussi mutuellement d’entretenir une rébellion hostile à l’autre.
La semaine dernière, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait lui-même estimé que la crise entre les deux pays, devenue une menace pour la paix et la sécurité régionales, atteignait "un point critique".
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