Dette du Ghana : comme attendu, le FMI desserre l’étau
L’institution financière annonce le versement immédiat de 600 millions de dollars au gouvernement ghanéen.
Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, en fin de journée vendredi 19 janvier, le versement immédiat de 600 millions de dollars au gouvernement ghanéen, dans le cadre de son programme d’aide, après l’annonce d’un accord de restructuration de la dette extérieure du pays.
Ce nouveau déboursement, validé par le conseil d’administration du fonds, porte à 1,2 milliard de dollars l’aide d’ores et déjà versée au pays d’Afrique de l’Ouest, sur les trois milliards de dollars en 36 mois prévus par le programme.
Programme de réforme
« L’accord de ce jour est une étape importante », a souligné le ministre ghanéen des Finances, Kenneth Ofori-Atta, lors d’une conférence de presse, « c’est la démonstration indubitable que le programme avance régulièrement et que notre trajectoire de réformes est stable ». Le chef de la mission du FMI dans le pays, Stéphane Roudet, a jugé de son côté que « le gouvernement met en place un programme de réforme nécessaire pour rétablir la stabilité macroéconomique et la soutenabilité de la dette ».
L’annonce intervient alors que le Ghana a finalisé la semaine dernière un accord avec ses principaux créanciers extérieurs pour une restructuration de sa dette, étape nécessaire pour permettre le versement de l’aide prévue par le programme du FMI. Une étape considérée comme « positive et importante vers l’établissement de la viabilité de la dette à long terme du Ghana », avait alors réagi le ministère des Finances du pays.
Croissance attendue à 4,4 % en 2025
« Nous remercions la France et la Chine pour leur rôle » dans la restructuration de la dette, a déclaré Ken Ofori-Atta, le 19 janvier. Le gouvernement ghanéen espère que l’approbation du conseil d’administration du FMI incitera celui de la Banque mondiale à examiner un financement de 300 millions de dollars pour le pays.
Le FMI a également finalisé son article 4 – sa revue annuelle de l’économie nationale d’un pays – pour le Ghana. Après un ralentissement de la croissance ghanéenne, qui devrait s’établir à 2,3 % en 2023, le fonds estime qu’elle devrait repartir en hausse et anticipe 2,8 % en 2024 puis 4,4 % en 2025. La reprise de l’économie, l’aide du FMI et la restructuration de la dette devrait permettre au Ghana de ramener son ratio d’endettement de 93,3 % du PIB en 2022 à 86,1 % cette année, et 72 % d’ici à 2028.
Grand producteur de cacao et d’or, le Ghana possède aussi des réserves de gaz et de pétrole, mais la charge de sa dette a explosé ces dernières années, comme dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, sous l’influence notamment de la pandémie de Covid-19 et du conflit ukrainien.
(Avec AFP)
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