Présidentielle aux Comores : un opposant demande à la Cour suprême son annulation

Le candidat Daoudou Abdallah Mohamed, qui dit avoir des « preuves » de fraudes, a déposé un recours devant la Cour suprême pour demander l’annulation des résultats de l’élection présidentielle du 14 janvier et l’organisation d’un nouveau scrutin.

Daoudou Abdallah Mohamed, ancien maire de la capitale et candidat à la présidentielle pour le parti Orange, à Moroni, le 18 janvier 2024. © Olympia de Maismont / AFP

Daoudou Abdallah Mohamed, ancien maire de la capitale et candidat à la présidentielle pour le parti Orange, à Moroni, le 18 janvier 2024. © Olympia de Maismont / AFP

Publié le 20 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Un recours devant la Cour suprême des Comores a été déposé ce 20 janvier par un candidat de l’opposition qui demande l’annulation des résultats de l’élection présidentielle du 14 janvier, en disant fournir des « preuves » de fraudes, et l’organisation d’un nouveau scrutin. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de cet archipel de l’océan Indien avait annoncé, le 16 janvier au soir, la victoire du président sortant Azali Assoumani, avec 62,97 % des voix et seulement 16,30 % de participation.

« Résultats fabriqués »

L’opposition a dénoncé des « fraudes grossières ». Des heurts ont opposé de jeunes gens exaspérés aux forces de l’ordre pendant deux jours dans les rues de la capitale, Moroni, qui ont fait un mort et cinq blessés « probablement par balle », avant le retour au calme vendredi. « Il faut passer par les voies légales d’abord », a déclaré ce 20 janvier à la presse Daoudou Abdallah Mohamed, du parti Orange, devant la Cour suprême, sous bonne garde de gendarmes et militaires.

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L’ancien ministre de l’Intérieur du président sortant, en boubou blanc, drapeau comorien épinglé sur le revers de sa veste bleue, et bonnet traditionnel, a affirmé que « la paix et la sécurité sont entre les mains de la Cour suprême », chargée de valider les résultats de l’élection. « J’ai avec moi les preuves des bourrages d’urnes », a-t-il assuré. « Mon recours consiste à demander l’annulation des résultats […] et d’organiser de nouvelles élections ». Il a accusé la Ceni d’avoir « publié des résultats fabriqués ».

Daoudou Abdallah Mohamed a aussi demandé au chef de l’État de « faire appel à tous les candidats et à la communauté internationale pour trouver une solution acceptable pour tous », affirmant avoir demandé à l’Union africaine (UA) de « dépêcher un envoyé spécial ». Le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, s’est félicité que l’opposition dépose ce recours par voie légale.

La raison vs la passion

« On ne peut pas transformer la rue en institution de jugement. La raison l’emporte sur la passion, la raison doit être notre guide à tous », a déclaré Houmed Msaidie, assurant que les institutions « doivent être respectées ». « Comme l’a dit le président Azali Assoumani, que le meilleur gagne. Si la cour dit qu’on n’a pas gagné, c’est qu’on n’aura pas gagné », a-t-il ajouté.

L’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP) va déposer de son côté un recours « pour le redressement du taux de participation, car beaucoup de gens n’ont pas compris » celui qui a été proclamé par la Ceni, a-t-il par ailleurs annoncé.

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Les résultats du scrutin doivent être validés dans les jours qui viennent par la Cour suprême, plus haute juridiction de l’archipel de 870 000 habitants, dont 45 % vivent sous le seuil de pauvreté. Arrivé à la tête du pays en 1999 par un coup d’État, Azali Assoumani est revenu au pouvoir en 2016. Il est l’actuel président en exercice de l’UA, jusqu’au prochain sommet de l’organisation panafricaine prévu mi-février.

(Avec AFP)

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