Sénégal : Youssou Ndour se dit menacé

Le chanteur sénégalais Youssou Ndour a fait état samedi à Dakar de « menaces » contre sa personne physique, après que, selon un de ses porte-parole, il a été « malmené » par des policiers en tentant d’aller soutenir un responsable de la société civile arrêté.

La candidature de Youssou Ndour a été invalidée par le Conseil Constitutionnel. © AFP

La candidature de Youssou Ndour a été invalidée par le Conseil Constitutionnel. © AFP

Publié le 29 janvier 2012 Lecture : 3 minutes.

Le chanteur sénégalais Youssou Ndour a fait état samedi à Dakar de "menaces" contre sa personne physique, après que, selon un de ses porte-parole, il a été "malmené" par des policiers en tentant d’aller soutenir un responsable de la société civile arrêté.

"Ceux à qui on demande de respecter la loi et de faire en sorte que la loi soit respectée par tout le monde n’y parviennent plus", a déclaré M. Ndour lors d’un point de presse après le dépôt de son recours contre le rejet par le Conseil constitutionnel de sa candidature à l’élection présidentielle du 26 février. Il y a "des menaces qu’on entend aujourd’hui pour attaquer ma personne physiquement", a-t-il dit, sans autres détails.

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Auparavant, un de ses porte-parole, Doudou Sarr, avait affirmé que M. Ndour a été "malmené" par des policiers samedi après-midi alors qu’il se rendait à la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire) pour soutenir Alioune Tine, une des figures de la société civile et le coordonnateur du Mouvement du 23 juin (M23). Le M23 regroupe plusieurs partis d’opposition, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes, dont Youssou Ndour, opposés à la candidature du chef de l’Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle.

Une décision "politique"

Vendredi, le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de M. Ndour, arguant qu’il a produit une liste d’électeurs dont "seuls 8.911 ont pu être identifiés et leurs signatures validées", contre 10.000 requis par la loi.

Pour le chanteur, ce rejet est une décision "politique" à l’instigation des responsables du pouvoir du président Wade auxquels, selon lui, sa candidature fait peur. "Ils ont tellement la trouille – et je pèse bien mes mots, parce que les Sénégalais sont témoins de toutes ces attaques, de toutes ces choses qui se sont passées depuis l’annonce de ma candidature, ce qui prouve qu’ils ont peur – ils ont peur de moi dans la mesure où ce Sénégal qu’ils endormaient, je l’ai réveillé. Ce Sénégal citoyen est maintenant une réalité", a-t-il déclaré lors du point de presse.

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Les Sénégalais "qui sont avec moi (…) sont déterminés à ne pas se faire confisquer le pouvoir", ils sont prêts "s’il le faut à marcher, manifester" car "normalement, on a cette liberté. Ce qu’on sent maintenant, c’est un Etat policier, qui écoute les téléphones" et "qui menace les gens", a-t-il dit. "Je n’ai jamais appelé à la violence, mais je vous dis, je ne contrôle plus mes militants", a-t-il mis en garde.

Une requête déposée

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Un de ses avocats, Me Mbaye Jacques Ndiaye, a expliqué à l’AFP avoir déposé au Conseil constitutionnel samedi après-midi "une requête aux fins de réclamation tendant à la validation de la candidature de Youssou Ndour à l’élection présidentielle".

Dans son dossier déposé le 25 janvier figuraient "13.087 signatures" ayant toutes préalablement "été vérifiées et validées" par un organe gouvernemental compétent, mais "curieusement, lorsque le Conseil constitutionnel a remis sa décision hier (vendredi), il n’a fait état que de 12.936 signatures déposées" et sur ce total, "8.911 étaient validées", a affirmé Me Ndiaye.

Dans son recours, il a demandé au Conseil d’expliquer la différence entre les signatures déposées et mentionnées, et les motifs de la non-validation des 4.025 signatures invalidées rejetées. A la question de savoir ce qu’il comptait faire en cas de rejet de la requête, Me Ndiaye a répondu: "Nous ne pouvons user que des voies de droit jusqu’à épuisement. Pour le reste, nous considérons que ces sages (membres du Conseil) doivent être laissés avec leur propre conscience".

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