À la CAN, une journée décisive pour les Éléphants et les Pharaons
Ce 22 janvier à Abidjan, la Côte d’Ivoire et l’Égypte affrontent respectivement la Guinée équatoriale (groupe A) et le Cap-Vert, déjà qualifié (Groupe B). En jeu : une place pour les seizièmes de finale de la CAN.
La défaite des Éléphants, jeudi 18 janvier dernier, face au Nigeria (0-1) a logiquement refroidi l’enthousiasme des supporters ivoiriens, mis en confiance par le succès obtenu contre la Guinée-Bissau (2-0) lors du match d’ouverture au stade Alassane-Ouattara, le 13 janvier. C’est ici même que les doubles champions d’Afrique (1992 et 2015) vont jouer leur avenir dans leur compétition en affrontant la Guinée équatoriale, leader du groupe après avoir accroché les Super Eagles nigérians (1-1) et dominé la Guinée-Bissau (4-2) à l’issue de l’une des rencontres les plus spectaculaires depuis le début de la CAN.
Dans une compétition où quatre des meilleurs troisièmes sont assurés de passer le premier tour, les Éléphants pourraient accéder aux seizièmes de finale avec un match nul, et même une défaite, en fonction des résultats des autres groupes. Mais Georges Kouadio, l’ancien sélectionneur ivoirien, préfère ne pas envisager d’autre hypothèse qu’une victoire. « Avec six points au total, il n’y a pas de calcul, estime-t-il. La Côte d’Ivoire respecte la Guinée équatoriale, qui montre des choses très intéressantes et qui a beaucoup de qualités, mais au niveau des individualités, je pense qu’elle est supérieure et qu’elle peut, qu’elle doit gagner. »
Coup de froid contre le Nigeria
Le coup de froid vécu contre le rival nigérian est survenu après que les Éléphants ont aligné une série de sept matchs sans défaite (cinq victoires, deux nuls). « La sélection a montré de bonnes dispositions depuis six mois, il ne faut pas tout jeter après cette défaite. Il faudra que les joueurs soient tout de suite dans l’action, pour marquer rapidement et se rendre le match un peu plus facile. » À l’heure qu’il est, la présence des attaquants Sébastien Haller et Simon Adingra, qui n’ont pas encore joué depuis le début de la CAN, reste incertaine. « Ils seront probablement dans le groupe, mais dans le onze de départ, c’est autre chose, poursuit Georges Kouadio. Il faut d’abord compter sur les joueurs valides. »
L’Égypte, autre prétendant au titre, est dans une situation comptable encore moins envieuse que celle des Éléphants, puisqu’elle ne compte que deux points. D’abord accrochée par le surprenant Mozambique (2-2), même si un penalty tardif de Mohamed Salah avait évité à son équipe une humiliante défaite, la sélection aux sept titres continentaux a livré une prestation plus aboutie le 18 janvier contre le Ghana (2-2). Mais les Pharaons ont perdu leur capitaine, victime d’une blessure musculaire, et le joueur de Liverpool ne reviendra au mieux que pour les quarts de finale, à condition que la sélection égyptienne étire son parcours. Cela passe presque obligatoirement par un succès face à l’étonnant Cap-Vert, déjà qualifié après avoir battu le Ghana (2-1) et le Mozambique.
L’absence de Salah, une mauvaise nouvelle
Une mission à la portée des Pharaons, d’après le Français Patrice Neveu, qui a entraîné plusieurs clubs égyptiens (Smouha et Ismaïly) et affronté l’Égypte lors des qualifications pour la Coupe du Monde 2022 lorsqu’il était sélectionneur du Gabon. « L’absence de Salah est une mauvaise nouvelle, car même s’il n’avait pas spécialement brillé face au Mozambique et jusqu’à sa sortie contre le Ghana, c’est un joueur capable de faire basculer un match. Les Égyptiens vont donc devoir s’appuyer sur leur collectif. Ils ont fait un match plus convaincant face aux Black Stars, ils ont le niveau pour battre le Cap-Vert, à condition qu’ils mettent plus d’impact. »
Les Pharaons, qui ont l’habitude des matchs à haute intensité, seront forcément méfiants, les Cap-verdiens ayant développé un football offensif et décomplexé lors des deux premières journées. Le sélectionneur insulaire, Pedro Leitao Brito « Bubista », devrait logiquement faire tourner partiellement son effectif, afin de permettre à quelques titulaires de souffler avant le seizième de finale, le 27 janvier. « Mais cela ne veut pas dire que l’Égypte aura un match plus facile sous prétexte que le Cap-Vert est qualifié et jouera probablement sans quelques titulaires, car ceux qui vont jouer vont vouloir se mettre en évidence », prévient Neveu.
Le technicien français sait de quoi il parle : lors de la CAN 2006 disputée en Égypte, il avait laissé au repos plusieurs titulaires pour affronter la Tunisie, tenant du titre, avec la Guinée. Et celle-ci s’était imposée 3-0.
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