Antony Blinken entame sa tournée en Afrique de l’Ouest par le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire
Le secrétaire d’État américain débute ce 22 janvier une tournée d’une semaine en Afrique de l’Ouest afin de maintenir l’influence de Washington face à celles, grandissantes, de Pékin et Moscou.
C’est par une rapide escale au Cap-Vert qu’Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, débute ce lundi sa tournée en Afrique de l’Ouest, qui l’amènera ensuite en Côte d’Ivoire, au Nigeria et enfin en Angola.
Il s’agit de sa première visite en Afrique subsaharienne depuis dix mois, dans une période où la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas écrasent l’actualité internationale. Le président américain, Joe Biden, avait promis de se rendre en Afrique en 2023, mais il n’a pas concrétisé cet engagement.
Contrer l’influence russe
Depuis la dernière visite d’Antony Blinken dans la région en mars 2023, le paysage politique a quelque peu évolué. Mohamed Bazoum, que le secrétaire d’État avait rencontré au Niger, a été renversé quatre mois plus tard par un coup d’État. Niamey cherche à diversifier ses partenaires : les soldats français ont été chassés du pays et les liens se renforcent avec Moscou. La Russie a développé son influence dans plusieurs pays d’Afrique francophone ces dernières années, avec notamment la présence du groupe paramilitaire Wagner en Centrafrique comme au Mali et des relations privilégiées avec le Burkina Faso.
Au Niger, les Américains ont pour le moment gardé leur base et leurs soldats, mais Washington réfléchit à d’autres options, dans des pays côtiers jugés plus stables. « Plusieurs endroits » sont à l’étude pour une base de drones, selon les mots prononcés l’an dernier par le général James Hecker, commandant de l’armée de l’air américaine pour l’Europe et l’Afrique.
Lors de cette tournée ouest-africaine, Antony Blinken entend aider les pays « sur tous les fronts pour renforcer leurs sociétés et lutter contre l’expansion de la menace terroriste que l’on observe au Sahel », explique Molly Phee, sous-secrétaire d’État pour l’Afrique qui s’est rendue au Niger en décembre.
Fan de football
Antony Blinken veut également encourager les pays à faire de la « sécurité des civils lors d’opérations militaires et la promotion des droits de l’Homme et du développement des communautés », une priorité, a-t-elle ajouté devant la presse.
Le chef de la diplomatie américaine a également souhaité saluer la stabilité démocratique du Cap-Vert, auquel Washington a accordé quelque 150 millions de dollars à travers deux programmes, incluant notamment l’expansion du port de la capitale Praia, l’amélioration de routes et du système de distribution d’eau potable. Un troisième programme d’aide est à l’étude.
Parfaitement francophone et fan de football, Blinken doit arriver lundi soir à Abidjan, alors que la Côte d’Ivoire joue un match décisif pour la CAN qu’elle organise.
Sa visite intervient quelques jours après une tournée de son homologue chinois, Wang Yi, qui s’était rendu au Togo, en Tunisie et en Égypte. Pékin est depuis longtemps très actif sur le continent en finançant notamment des infrastructures dans de nombreux pays.
En Côte d’Ivoire, Antony Blinken va saluer la consolidation de la démocratie depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011. Frontalier du Mali et du Burkina, le pays a pour l’heure réussi à endiguer la menace jihadiste. L’administration Biden a annoncé l’an dernier un plan sur dix ans afin d’encourager la stabilité et éviter les conflits au Bénin, Ghana, Guinée, Côte d’Ivoire et Togo, dans le viseur des groupes jihadistes. Ce plan, encourageant notamment une réponse sociale, se démarque nettement de l’approche passée, plus centrée sur le tout sécuritaire.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...