Dix choses à savoir sur Yamê, le « Bantou bionic »
Talent hybride et émergent du hip-hop français, l’inclassable artiste franco-camerounais promène sa voix de tête de Paris à Douala.
DIX CHOSES À SAVOIR SUR – Quand le producteur américain Timbaland ne se saisit pas de ses sons pour les remixer, le chanteur Blick Bassy l’invite à monter sur scène à l’occasion de son concert parisien. Fraîchement débarqué sur la scène du hip-hop français, Yamê est déjà adoubé par ses pairs, de Paris à Douala, en passant par les États-Unis. Artiste hybride au style non moins hétéroclite, le Franco-Camerounais atteint des notes haut perchées avec une déconcertante facilité.
Des airs de trap aux profondes basses électro de son titre Call of Valhalla, aux influences africaines qui rythment la chanson Quête, le « Bantou bionic » qui chante La Moula du Katanga, réinvente le mélange des genres. Inclassable, le musicien de trente ans pourrait bien s’imposer comme l’un des talents les plus prometteurs de sa génération.
1. Pontoise-Douala
Emmanuel Sow, qui s’est un temps rebaptisé Manu Insa Sow avant de choisir Yamê comme nom de scène, partage son enfance entre la France et le Cameroun. À Cergy-Pontoise d’abord, avant de décoller pour Douala, métropole camerounaise où il vivra de 5 ans à 11 ans.
2. « Le verbe »
Au commencement était le verbe. « Le verbe », qui se traduit « Yamê » en mbo, langue du nord-ouest du Cameroun, est le nom d’artiste qu’Emmanuel Sow a choisi, en hommage à ses racines.
3. Autodidacte
Dès son plus jeune âge, Yamê se fait la main avec les nombreux instruments que compte le studio musical installé à domicile. Sans en étudier la théorie, Emmanuel Sow baigne dans la musique de son père, artiste sénégalo-camerounais, connu sous le nom M’backé Ngoup’Emanty.
4. Confinement
S’il se familiarise très tôt avec divers instruments, montrant un tropisme assumé pour le clavier, Yamê se lance tardivement dans la musique. Licence d’histoire, spécialisation sciences politiques, et master en veille stratégique, il travaille d’abord dans le domaine de la data. Mais le confinement imposé par la pandémie de Covid-19 lui permet, dès 2020, de dédier plus de temps à ses compositions. Il ne tiendra pas une semaine à son retour au bureau et décide, en 2021, de se consacrer entièrement à la musique.
5. Jam sessions
Avant de se lancer, Yamê écume les « jam sessions » parisiennes, ces séances où chacun est invité à monter sur scène. Du quartier de l’Odéon à celui de La Villette, à Paris, il forme son oreille aux improvisations de jazz, de blues, de saoul et rencontre la plupart des musiciens avec qui il collabore aujourd’hui. Il lui faudra près de deux ans avant de surmonter son trac et oser monter sur scène.
6. Réseaux sociaux
Avant la scène, Yamê propose ses mélodies sur les réseaux sociaux. A cappella ou accompagné au clavier, il les distille sur le réseau social Tik Tok où il est désormais suivi par près de 850 000 personnes.
L’artiste décolle avec son titre Bécane, qui se hisse à la première place du top 50 viral de Spotify et cumule plus de 33 millions de vues sur YouTube.
7. Timbaland
En mars 2023, Yamê bénéficie d’un coup de projecteur inattendu lorsqu’un extrait de son titre Quête est repris et remixé par le producteur américain Timbaland. Le rappeur n’est pas le seul que le talent de Yamê enthousiasme. Séduit, lui-aussi, le Belge Stromae lui propose de faire la première partie de sa tournée de 2023, laquelle sera finalement annulée.
8. De Papa Wemba à Brassens
« Je suis fait de mille et une choses et je fais de la musique pour les rassembler », écrit Yamê. Les pieds sur deux continents, il revendique ses influences plurielles et métissées. Bercé au bikutsi, au ndombolo comme à la rumba congolaise, il s’inspire autant de Papa Wamba, Fally Ipupa que de Daniel Caesar, Burna Boy, Damso, Richard Bona, Brassens ou France Gall.
9. Geek
Un éclectisme que l’on retrouve dans sa musique, qui mêle trap, drill, sonorités et rythmiques africaines dans des arrangements résolument électro. Un héritage de son côté geek, comme il le revendique lui-même. Celui qui se surnomme le « Bantou bionic » est passionné par la technologie et les jeux vidéos, pour lesquels il a un temps envisagé d’intégrer une équipe professionnelle.
10. Voix de tête
S’il ne fallait garder qu’un des multiples talents de Yamê, sans doute serait-ce sa voix. S’il rappe avec aisance, l’artiste excelle lorsqu’il explore l’étendue de sa tessiture et se balade sur des notes haut perchées. Une voix de tête, devenue une marque de fabrique, qui lui vaut d’être programmé dans les plus prestigieuses salles de concert parisiennes.
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