Guinée-Bissau : l’élection présidentielle anticipée fixée au 18 mars

Les Bissau-Guinéens sont appelés à voter le 18 mars pour élire le successeur du défunt chef de l’Etat Malam Bacaï Sanha, a décidé vendredi le président intérimaire, assurant avoir trouvé un « consensus » des acteurs politiques de ce pays en quête de stabilité depuis 37 ans.

Des soldats escortent le cercueil du président bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha, le 15 janvier. © AFP

Des soldats escortent le cercueil du président bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha, le 15 janvier. © AFP

Publié le 21 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

"Il est fixé au 18 mars 2012 l’organisation de l’élection présidentielle anticipée" en Guinée-Bissau, stipule le décret signé par le président intérimaire Raimundo Pereira, évoquant un "consensus atteint" à la suite de concertations avec les acteurs politiques.

La vacance au sommet de l’Etat à la suite du décès de M. Sanha le 9 janvier, "lance un nouveau défi à la Nation pour organiser dans un espace de temps relativement court" la présidentielle, indique M. Pereira dans son décret, estimant que "les conditions politiques et légales sont réunies" pour le scrutin.

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Malam Bacaï Sanha, qui avait été élu président en juillet 2009 pour un mandat de cinq ans, est décédé le 9 janvier, à 64 ans, à Paris, où il était hospitalisé.

Raimundo Pereira, président de l’Assemblée nationale, est devenu chef de l’Etat par intérim et, selon la Constitution, il dispose d’un délai de 60 jours pour organiser une présidentielle.

Dans un discours à la Nation à l’occasion de la commémoration de l’assassinat d’Amilcar Cabral, héros de la guerre d’indépendance tué le 20 janvier en 1973 à Conakry, il a exhorté les Bissau-Guinéens au calme et au dialogue pendant cette période de transition, et appelé la communauté internationale à l’aide.

"Nous sommes le parti qui a créé la première Constitution de la République après la guerre d’indépendance. Je ne vois donc aucune raison de nous opposer à cette date", a déclaré à l’AFP Oscar Barbosa, porte-parole du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, pouvoir).

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Accord de l’opposition

Le Parti de la rénovation sociale (PRS), principale formation d’opposition, a "proposé cette date" et l’accepte, a indiqué un de ses responsables, Braima Sori Djalo, affirmant que son parti ne veut pas voir l’intérim à la tête de l’Etat se prolonger.

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"Techniquement, il est possible d’organiser l’élection dans les 60 jours" impartis par la Constitution, "mais tout dépend des partis", avait déclaré le président de la commission électorale Desejado Lima Da Costa, à l’issue d’un entretien avec M. Pereira.

Des analystes et diplomates estimaient toutefois peu probable que ce pays de 1,7 million d’habitants puisse organiser l’élection en deux mois, évoquant sa situation financière difficile et la nécessaire mise à jour du fichier électoral.

Une crise institutionnelle reste donc possible dans cette ex-colonie portugaise au passé tumulteux, fragilisée par les activités des trafiquants de drogue qui en font une zone de transit entre l’Amérique du Sud et l’Europe.

Depuis son indépendance en 1974, la Guinée-Bissau est confrontée à une instabilité politique et militaire dans laquelle l’armée joue un rôle prépondérant.

Le 26 décembre, des hommes en armes ont attaqué des objectifs de l’armée à Bissau, dont l’état-major.

L’attaque attaque présentée par le gouvernement comme une tentative de coup d’Etat a conduit à l’arrestation de plusieurs officiers dont le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, son cerveau présumé. Depuis 2010, cet homme est considéré par les Etats-Unis comme un baron de la drogue.
 

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