Pour la première fois depuis 25 ans, la bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) se hisse dans le top 5 des bourses africaines, derrière Johannesburg, Casablanca, Lagos et Le Caire. Un exploit « historique », insiste le Togolais Félix Edoh Kossi Amenounvé, directeur général de la BRVM, l’institution commune aux huit États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Le bilan des activités 2023 de la BRVM, présenté ce 23 janvier à Abidjan, fait état d’une performance boursière, à savoir +5,38 %, à l’image de la majorité des autres institutions sur le continent, hormis la bourse du Kenya (-27,74 %), de la Tanzanie (-6,98 %) et de Maurice (-0,83 %). La capitalisation du marché des actions au sein de la BRVM a, en effet, atteint le record historique de 7 967 milliards de francs CFA sur l’année 2023.

Orange Côte d’Ivoire, un game changer ?

« Une performance rendue possible avec l’introduction en bourse d’Orange Côte d’Ivoire, l’année précédente, mais aussi à la confiance des investisseurs », souligne Félix Edoh Kossi Amenounvé. Avec 1 642 milliards de F CFA de capitalisation boursière, l’opérateur télécoms arrive deuxième derrière Sonatel (1 798 milliards). Les deux acteurs forment le top 5 avec Société générale CI (499 milliards), Ecobank CI (374 milliards) et Ecobank Transnational Incorporated TG (ETI Togo, 343 milliards).

En valeur, l’opérateur sénégalais Sonatel arrive en tête avec 39 milliards de F CFA échangés en 2023, suivi par Orange CI (17 milliards de F CFA) et Coris Bank (10 milliards de F CFA), la banque du Burkinabé Idrissa Nassa. Quant au volume des transactions, le holding togolais Ecobank Transnational Incorporated en est le solide leader avec 79 de millions transactions, contre 2,4 millions pour Sonatel SN et 1,7 million pour Orange CI.

Cap sur 2024

Si le marché des actions se porte bien, les ressources levées sur le marché financier régional sont en berne pour les États membres de l’Uemoa. Avec 40 opérations financières en 2023, seul le montant de 2 100 milliards de F CFA a été levé, en chute de 43 % par rapport à 2022. « Le niveau d’émission des pays a significativement baissé pour le Niger et la Côte d’Ivoire », explique le directeur général de la place d’Abidjan.

En 2024, la BRVM prévoit de développer l’offre et la demande de titres. Sa stratégie ? Susciter l’admission de nouvelles sociétés à la côte, y compris sur le compartiment des PME, encourager la réforme du secteur de l’assurance et favoriser la création de nouveaux marchés, des matières premières agricoles aux produits dérivés.