Tunisie : des milliers de personnes dans la rue à Tunis pour l’anniversaire du départ de Ben Ali

Des milliers de Tunisiens, hommes, femmes, enfants étaient rassemblés samedi sur l’emblématique avenue Bourguiba à Tunis pour fêter le premier anniversaire de la chute de Ben Ali et de « la révolution de la dignité ».

Des milliers de personnes sont rassemblées le 14 janvier 2012, avenue Bourguiba à Tunis. © AFP

Des milliers de personnes sont rassemblées le 14 janvier 2012, avenue Bourguiba à Tunis. © AFP

Publié le 14 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

"Bon débarras Ben Ali!" chantaient des manifestants avant de reprendre en choeur le célèbre "Dégage" qui a marqué la révolution tunisienne.

Un manifestant portant un masque de Ben Ali, enchaîné et habillé d’un costume traditionnel saoudien (l’ancien président est réfugié en Arabie Saoudite), accompagné d’une marionnette représentant Leïla, l’épouse honnie, arpentait l’avenue depuis le début de la matinée.

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Les manifestants avaient commencé à se rassembler dès 07H00 ce matin, une dizaine de jeunes avaient même passé la nuit devant le théâtre municipal sur l’avenue Bourguiba. A la mi-journée, celle-ci était noire de monde et plus aucune voiture ne circulait.

Première fête de la révolution

"En fait, c’est la première fois que nous fêtons la révolution. Nous n’avions pas eu l’occasion jusqu’à présent, avec tous les problèmes qui se sont succédés", expliquait une jeune femme venue en famille, à l’instar de nombre de manifestants.

Des barrières interdisaient un large périmètre devant le ministère de l’Intérieur, symbole de l’ancien régime devant lequel avait commencé la dernière manifestation avant la fuite de Ben Ali, il y a tout juste un an.

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Enfants enroulés dans le drapeau tunisien, chants, sourires, l’ambiance était festive, mais également revendicative.
"Travail, liberté et dignité", "Le travail est un droit", "Tunisiens restez debout", "Nous allons continuer la bataille", scandaient des manifestants.

"Nous avons fait cette révolution contre la dictature pour imposer notre droit à une vie digne, et non pour aider certains opportunistes à réaliser leurs ambitions politiques", s’indignait Salem Zitouni, 33 ans.

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Un hommage aux "martyrs"

D’autres réclamaient la reconnaissance pour les "martyrs" abattus lors du soulèvement du décembre 2010-janvier 2011, qui a fait selon l’ONU quelque 300 morts et 700 blessés.

"Nous sommes fidèles au sang des martyrs", "Nous n’oublierons jamais nos martyrs et nous allons continuer leur chemin", pouvait-on lire sur des banderoles.

Plusieurs blessés de la révolution ont d’ailleurs entamé un sit in samedi matin devant le palais gouvernemental à la Kasbah. Un groupe de jeunes agitant le drapeau noir des salafistes parcourait également l’avenue aux cris de "Tunisie islamique!".

D’autres manifestants chantaient à tue-tête: "le peuple tunisien est libre et ne veut pas de l’ingérence américaine ni de celle du Qatar!"

L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, est l’invité de marque des autorités tunisiennes, en compagnie d’autres leaders arabes dont le président algérien Abdelaziz Bouteflika, et le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil.

Qatar et Ennahdha

Le Qatar et le parti islamiste tunisien Ennahda, vainqueur des élections du 23 octobre, entretiennent des relations étroites, et l’émirat est parfois qualifié de "banquier d’Ennahda" par ses détracteurs.

Une cérémonie officielle commémorant le 14 janvier 2011 est prévue dans la journée au Palais des Congrès à Tunis en présence de ces responsables arabes et de diplomates occidentaux.

Le 14 janvier est jour férié en Tunisie. Le ministère de la Justice a par ailleurs annoncé samedi la grace ou la libération conditionnelle de 9.000 détenus à l’occasion du premier anniversaire de la révolution.

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