Présidentielle au Sénégal : la France a « certaines craintes »

L’ambassadeur de France à Dakar, Nicolas Normand, a affirmé dimanche que la France était « extrêmement attentive au bon déroulement du processus électoral » au Sénégal et avait « certaines craintes » à l’approche de l’élection présidentielle de février.

Abdoulaye Wade et Nicolas Normand (2ème g), le 19 novembre 2011 à Saint-Louis du Sénégal. © Seyllou/AFP

Abdoulaye Wade et Nicolas Normand (2ème g), le 19 novembre 2011 à Saint-Louis du Sénégal. © Seyllou/AFP

Publié le 8 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

L’ambassadeur de France à Dakar, Nicolas Normand, a affirmé dimanche que la France était "extrêmement attentive au bon déroulement du processus électoral" au Sénégal et avait "certaines craintes" à l’approche de l’élection présidentielle de février.

La France et l’Union européenne (UE) souhaitent que l’élection "se déroule dans un climat serein", a déclaré M. Normand lors d’un entretien accordé à la radio privée sénégalaise Futurs media (RFM). "On a certaines craintes sur le bon déroulement du processus électoral", a-t-il ajouté.

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Il a rappelé qu’un "très grand nombre" d’observateurs de l’UE devait arriver au Sénégal fin janvier, un mois avant le premier tour de la présidentielle fixé au 26 février. "C’est la première fois qu’une telle mission arrive" dans ce pays considéré comme un exemple de démocratie en Afrique, a-t-il souligné.

Selon lui, une mission de cette importance "n’arrive pas quand il n’y a pas de risques", mais "quand la situation est tendue, présente des risques de violences". "Il y en a déjà eu", a-t-il noté, affirmant qu’il "faut faire très attention à ne pas s’écarter des règles démocratiques qui ont fait le modèle du Sénégal".

La France "n’a pas de candidat"

Des violences politiques entre partisans du président Abdoulaye Wade et de l’opposition ont eu lieu le 22 décembre à Dakar, au cours desquelles un homme présenté comme un "nervi" du pouvoir a été tué par balle, trois autres blessés. Un maire socialiste, Barthélémy Dias, soupçonné d’être l’auteur du coup de feu mortel, a été inculpé "d’homicide volontaire" et emprisonné, de même qu’un de ses gardes du corps, accusé "de complicité de meurtre".

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M. Dias a affirmé avoir tiré en état de "légitime défense" au moment de l’attaque de sa mairie d’un quartier de Dakar par des hommes armés. Un garde du corps du président Wade, ainsi qu’un ex-garde du corps d’un dirigeant du parti au pouvoir, soupçonnés d’avoir été impliqués dans ces violences, ont été brièvement incarcérés vendredi, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Le président Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, brigue un nouveau mandat, mais sa candidature est jugée anticonstitutionnelle par l’opposition et la société civile. Le Conseil constitutionnel décidera fin janvier qui de la vingtaine de candidats annoncés peut se présenter et sa décision concernant la validité de la candidature de M. Wade fait craindre de nouvelles violences.

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M. Normand a rappelé que la France "n’a pas de candidat" et n’avait pas à se prononcer sur la validité de la candidature de tel ou tel. "C’est aux Sénégalais de décider", a-t-il dit.

L’ambassadeur a démenti des rumeurs circulant à Dakar sur une recommandation qui aurait été faite au Français de quitter le Sénégal pendant la période électorale et sur une fermeture du lycée français de la ville pendant plusieurs semaines. "Pour l’instant il n’y a pas lieu de s’alarmer", a-t-il affirmé.
 

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