Des mains baladeuses à l’entrée des stades de la CAN ?

Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des fouilles appuyées pratiquées sur des supportrices à l’entrée d’un stade de la Coupe d’Afrique des nations.

© Damien Glez

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Publié le 24 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Si les représentantes de la gent féminine se considèrent peu valorisées lorsqu’elles remportent des trophées aux compétitions de football, elles ne semblent guère mieux traitées en tant que supportrices des coupes masculines. Depuis dimanche 21 janvier, une vidéo devenue virale amuse les plus graveleux et interroge les plus féministes. Sur les images de la chaîne communale Yopougon TV, on découvre un point de contrôle à l’entrée d’un stade, en pleine Coupe d’Afrique des nations (CAN).

On y voit des représentants des forces de l’ordre fouillant tous ceux qui veulent avoir accès aux gradins. Au premier plan, trois femmes subissent successivement des palpations de la poitrine appuyées. Leurs seins sont empoignés à pleines paumes et inspectés sans ménagement… « Comment les autorités ivoiriennes pensent-elles que c’est okay ? », interroge l’avocat Osasu Obayiuwana, dont le compte sur X arbore les drapeaux britannique et nigérian.

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À minimiser ?

Des internautes tentent de minimiser les faits. Primo, ils attirent l’attention sur le fait que l’agent filmé est une femme. « Cela rend-il la nature de la fouille okay ? », renchérit l’avocat, soutenu par d’autres twittos qui attirent l’attention sur l’arrière-plan de la scène : on y voit une file d’attente dédiée à des supporters masculins qui subissent manifestement des attouchements moins insistants.

Un autre argument des démineurs de buzz s’appuie sur le décryptage des visages des trois femmes fouillées. L’un d’eux souligne notamment que « les jeunes femmes rient et sourient ». À y regarder de plus près, la première a l’expression surprise de quelqu’un que l’on chatouille, la deuxième rit nerveusement au bout de plusieurs dixièmes de secondes et la troisième, manifestement très jeune, esquisse un rictus qui semble traduire qu’elle est mal à l’aise.

Problème de formation

Quand bien même ces personnes répondraient aux gestes par un sourire, l’avocat Osasu Obayiuwana continuerait de trouver la palpation « inacceptable ». Les personnes de sexe féminin peuvent être accusées d’agressions sexuelles, sur des hommes aussi bien que sur des femmes, avec comme circonstance aggravante l’emploi d’un ascendant lié au port de l’uniforme. Il conviendrait donc d’interroger formellement la justification des gestes révélés par ladite vidéo et donc sur la formation des fonctionnaires assignés à ce type de mission.

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