Au Mali, plus de 70 morts dans l’effondrement d’une mine d’or
L’incident est survenu le 19 janvier dans la zone de Kangaba, dans le sud-ouest du pays. À l’issue des recherches, désormais terminées, 73 corps ont été trouvés.
C’est un drame d’une rare ampleur. Plus de 70 personnes ont été tuées dans l’effondrement, le 19 janvier, d’une galerie sur un site d’orpaillage dans la zone de Kangaba, dans le sud-ouest du Mali. « Ça a commencé par un bruit. La terre a commencé à trembler. On était plus de 200 chercheurs d’or sur le terrain. Les recherches sont terminées maintenant. Nous sommes à 73 corps trouvés », a déclaré Oumar Sidibé, un responsable des orpailleurs de Kangaba. Le nombre de victimes a été confirmé par un élu de la commune.
Le gouvernement appelle au respect des normes de sécurité
Dans un communiqué publié le 23 janvier, le ministère des Mines avait évoqué la mort de plusieurs orpailleurs, sans donner de chiffres précis. Le gouvernement y présentait « ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées et au peuple malien ». Il invitait « les communautés vivant près des sites miniers et les orpailleurs à un respect scrupuleux des exigences de sécurité et à travailler dans les seuls périmètres dédiés à l’orpaillage ».
Alors que le Mali fait parmi des premiers producteurs d’or en Afrique, les sites d’orpaillage sont régulièrement le théâtre d’éboulements meurtriers, l’activité étant dangereuse et les autorités peinant à contrôler l’exploitation artisanale du métal.
En février 2022, l’explosion d’un stock de dynamite sur un site d’or artisanal avait tué au moins 59 personnes dans la région du sud-ouest du Burkina Faso. Des accidents sont également régulièrement signalés en Guinée, au Sénégal, dans des régions frontalières de l’ouest malien.
Nouveau code minier
Avec 72,2 tonnes produites en 2022 (dont 6 tonnes par l’orpaillage artisanal), l’or à lui seul contribuait au Mali à 25 % du budget national, 75 % des recettes d’exportation et 10 % du PIB, avait dit en mars 2023 le ministre des Mines d’alors, Lamine Seydou Traoré.
Le secteur minier malien est dominé par les groupes étrangers, comme les canadiens Barrick Gold et B2Gold, l’australien Resolute Mining ou le britannique Hummingbird Resources. Mais les mines artisanales continuent également de prospérer et attirent des milliers d’orpailleurs de toute la sous-région en quête de richesses.
Depuis sa prise de pouvoir en 2020, la junte d’Assimi Goïta a fait du rétablissement de la souveraineté l’un de ses mantras. Elle a adopté en août 2023 un nouveau code minier permettant à l’État de prendre jusqu’à 30 % de participation dans les nouveaux projets. Il devrait rapporter au minimum 500 milliards de F CFA (762 millions d’euros) au budget annuel de l’État, selon le gouvernement.
(avec AFP)
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