Emilio Nsue, de chômeur à meilleur buteur de la CAN 2024

C’est un parcours particulier qu’a emprunté Emilio Nsue dans sa carrière. Passé par plusieurs clubs du monde, ainsi que par la case chômage, le capitaine de la Guinée équatoriale est actuellement le meilleur buteur de la CAN devant les Salah, Mané et consorts… Il se confie.

Emilio Nsue célèbre avec son équipe de la Guinée équatoriale lors de la Coupe d’Afrique des nations © Issouf SANOGO / AFP

Emilio Nsue célèbre avec son équipe de la Guinée équatoriale lors de la Coupe d’Afrique des nations © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 25 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

L’actuel meilleur buteur de la CAN joue en 3e division espagnole : l’Équato-Guinéen Emilio Nsue (5 buts) est au top de sa forme dans une sélection où il avait été « accueilli comme un Dieu », après un parcours personnel semé d’embûches entre l’Angleterre, Chypre et 16 mois de chômage.

Un triplé contre la Guinée-Bissau (4-2) et un doublé contre la Côte d’Ivoire (4-0) ont permis à l’attaquant et capitaine de prendre de l’avance sur d’illustres joueurs africains comme Sadio Mané ou encore Mohamed Salah.

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Formé à Majorque, où il a débuté, ce fils d’une mère espagnole et d’un père équato-guinéen a écumé beaucoup de clubs, passant par Middlesbrough (Angleterre), Tuzla (Bosnie) ou encore l’APOEL Nicosie (Chypre), mais il a rarement connu une telle exposition.

« À 34 ans, je me sens meilleur que jamais », assure-t-il.

Déjà demi-finaliste à domicile en 2015, Nsue est aussi heureux de prendre sa revanche sur la CAN d’il y a deux ans au Cameroun, qu’il avait démarrée alors qu’il était… au chômage.

« J’étais bon pour la retraite »

« J’ai été sans équipe pendant six mois, raconte-t-il. J’ai eu un très gros problème familial et je me suis entraîné seul. À la CAN, je ne me suis pas ridiculisé, mais j’étais à la limite. Je n’étais pas bien physiquement. Ce moment a été très dur. Quand tout un pays attend tant de vous et que vous voyez que vous ne le lui donnez pas et que vous savez que vous ne pouvez pas le donner. »

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« Je suis très motivé, cette Coupe d’Afrique que j’ai si mal vécue m’a donné la force de croire que je ne pouvais pas échouer à celle-ci, que je devais en repartir avec un meilleur goût dans la bouche. En plus, c’est peut-être ma dernière Coupe d’Afrique », confie Nsue.

Cette année en tout cas, tout lui réussit. En 2022 « quand j’avais une occasion je la ratais, aujourd’hui je la mets ». Après le triplé contre la Guinée-Bissau « j’étais une star et lors de la précédente Coupe d’Afrique, j’étais bon pour la retraite. C’est ça le foot. Tous les professionnels en font l’expérience ».

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« Comme si j’étais Cristiano Ronaldo »

Cependant, le meilleur buteur actuel de la CAN a eu un cas de conscience dans sa jeunesse, afin de savoir qui il représenterait : « Mon père me parlait toujours de l’équipe de Guinée », rembobine Nsue, champion d’Europe des moins de 19 ans et des Espoirs avec l’Espagne. « À un moment, à 21 ans, la Guinée m’a pris très au sérieux en me proposant d’aller représenter le pays de mon père, qui est aussi le mien par ses racines, par le sang, par la famille. »

Il commence par un triplé contre le Cap-Vert (4-3), un match finalement perdu sur tapis vert (3-0)… car il ne possédait pas encore tous les documents nécessaires pour jouer pour le Nzalang Nacional.

Cependant, il reçoit le brassard dès sa deuxième sélection.

En 2013, « je jouais en première division avec Majorque et ils m’ont accueilli à l’aéroport comme si j’étais Cristiano Ronaldo. Qu’un joueur de Liga vienne jouer pour la Guinée équatoriale, qui à cette époque perdait tous les matchs… Ils m’ont beaucoup remercié. Là, je me sentais vraiment comme un dieu ».

« Je suis très reconnaissant et très heureux de ce que j’ai vécu ces douze années. La Guinée équatoriale m’a beaucoup donné et continue de me donner », conclut Nsue, qui a encore la possibilité d’augmenter son nombre de buts au compteur.

(Avec AFP)

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