La communauté internationale dénonce « une recherche sans fin de sécurité » à Gaza

Alors qu’une première décision de la CIJ sur l’accusation de génocide à l’encontre d’Israël est attendue aujourd’hui, le chef de la CIA va se rendre en Europe pour y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre qatari.

Cette photo diffusée par l’armée israélienne le 26 janvier 2024 montre des soldats israéliens opérant dans la bande de Gaza. © Israeli Army / AFP

Cette photo diffusée par l’armée israélienne le 26 janvier 2024 montre des soldats israéliens opérant dans la bande de Gaza. © Israeli Army / AFP

Publié le 26 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Ce 26 janvier, Khan Younès reste le théâtre de combats acharnés ayant déjà poussé des milliers de personnes à fuir alors que les regards sont rivés sur la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye qui pourrait ordonner à Israël de freiner son offensive à Gaza sans pouvoir l’y contraindre.

La communauté internationale a fait état ces dernières heures de ses préoccupations pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès où des tirs de chars contre un refuge de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ont fait 13 morts.

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Après les États-Unis, la France a « condamné » ces tirs meurtriers, appelant d’ailleurs Israël, sans l’accuser directement de cette frappe, à « se conformer au droit international ». Et Berlin s’est déclaré « extrêmement préoccupée » par la « situation désespérée » des civils à Khan Younès.

Selon un journaliste de l’AFP, les bombardements sont incessants sur Khan Younès, où se cache la direction locale du Hamas selon l’armée israélienne qui accusé en outre le mouvement islamiste de mener des attaques à proximité d’hôpitaux locaux.

« Marée humaine »

Au cours des derniers jours, des milliers de personnes ont fui Khan Younès pour tenter de trouver refuge à Rafah, ville jouxtant l’Égypte où se masse déjà la majorité des 1,7 millions de Palestiniens déplacés par la guerre. « Une marée humaine est forcée de fuir  Khan Younès pour se retrouver à la frontière avec l’Égypte », a déploré dans la nuit le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, évoquant « une recherche sans fin de sécurité » pour la population de Gaza depuis la guerre.

L’armée affirme avoir « encerclé » Khan Younès, la ville natale de Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, considéré comme l’architecte de l’attaque sanglante menée le 7 octobre contre Israël.

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Face à ce lourd bilan et aux destructions quotidiennes, l’Afrique du Sud a saisi en urgence la Cour internationale de justice (CIJ), arguant qu’Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de la Shoah. Sans juger sur le fond, la plus haute juridiction de l’ONU doit rendre sa décision sur des mesures urgentes pour protéger les Palestiniens de Gaza, ce 26 janvier dans l’après-midi. Mais si ses ordonnances sont juridiquement contraignantes, la Cour n’a aucun moyen pour les faire appliquer….

Le Hamas s’est engagé à respecter un cessez-le-feu s’il était réclamé par ce tribunal de La Haye, mais à condition qu’Israël s’y conforme aussi. Le gouvernement israélien fustige cette procédure judiciaire, mais s’engage dans des discussions pour un accord de trêve à Gaza qui comprendrait entre autres la libération des otages sur place et de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

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CIA, Mossad et Qatar

Le chef de la CIA va se rendre en Europe y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre qatari dans l’espoir de négocier une trêve et une libération des otages encore retenus par le Hamas, ont rapporté le quotidien Washington Post et le site d’information Axios.

William Burns doit rencontrer les chefs du Mossad David Barnea, des services de renseignement égyptiens Abbas Kamel, et le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dans les prochains jours, selon ces médias qui n’ont pas dévoilé le lieu pour la rencontre.

Des déclarations de Benyamin Netanyahou, qui a jugé « problématique » le rôle de médiateur du Qatar, l’accusant notamment de financer le Hamas, risquent « d’entraver et de saper le processus de médiation », a dénoncé l’émirat. Interrogé à cet égard à Washington, un porte-parole du département d’État Vedant Patel n’a pas commenté les propos de Netanyahou mais a qualifié le Qatar de partenaire « irremplaçable ».

(Avec AFP)

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