Le Ghana va dispenser les Africains de visa

La mesure, annoncée le 25 janvier par le président Akufo-Addo, entrera en vigueur d’ici la fin de l’année 2024.

 © Vincent Fournier pour JA

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Publié le 28 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

Le président ghanéen a annoncé ce jeudi que l’obligation de visa d’entrée pour les Africains serait supprimée d’ici la fin de l’année 2024. Ce sera là l’une des dernières lois promulguées par Nana Akufo-Addo avant qu’il ne quitte ses fonctions, le 7 janvier 2025.

Depuis plusieurs décennies, l’Union africaine (UA) milite en faveur d’une exemption de visa entre ses membres, mais les progrès sont lents et les accords passés en la matière sont le plus souvent régionaux ou bilatéraux. Selon un indice élaboré par la Banque africaine de développement (BAD), 28 % de l’ensemble des voyages effectués à l’intérieur du continent le sont par des Africains exemptés de visa. À l’heure actuelle, seuls le Rwanda, le Bénin, les Seychelles et la Gambie permettent à tous les Africains d’entrer sur leur territoire sans visa.

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Frais administratifs

Le Kenya a annoncé la mise en place d’un système similaire en novembre dernier, mais celui-ci fait l’objet de nombreuses critiques, liées notamment à l’obligation pour les voyageurs de demander une autorisation de voyage électronique 72 heures avant le départ et de s’acquitter de frais administratifs de 30 dollars.

Selon les données de 2021 de l’Autorité de l’aviation civile du Ghana (GCAA), environ 220 000 passagers entrant au Ghana par les airs proviennent d’Afrique. Parmi eux, 55 % sont originaires d’Afrique de l’Ouest et bénéficient déjà d’une exemption de visa via la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Jusqu’à présent, le visa ghanéen pour les Africains coûtait 60 dollars pour une entrée unique et un séjour limité à 30 jours, et 120 dollars pour une entrée multiple et une validité de six mois. Nana Akufo-Addo espère qu’en les supprimant, le Ghana sera plus attractif en matière d’échanges et d’investissements intra-africains. Cela va en outre dans le sens de ce que prévoit l’accord sur la zone de libre-échange continentale.

Une chimère ?

La libre circulation est un pilier de l’Agenda 2063 de l’UA. Mais le projet de passeport continental pour remplacer ceux délivrés individuellement par les États membres reste une chimère depuis son lancement en 2016. S’il devenait une réalité, les Africains pourraient voyager, vivre ou travailler n’importe où sur le continent sans avoir besoin de visa.

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