Syrie : un quartier de Homs assiégé, l’opposition en appelle à la Ligue arabe

Le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition, a exhorté dimanche la Ligue arabe, dont une mission d’observateurs est attendue lundi en Syrie, à se rendre à Homs (centre), où des milliers de soldats « assiègent » un quartier insurgé.

Vidéo montrant des soldats syriens devant les corps de civils tués à Rastan (province de Homs). © AFP / You Tube

Vidéo montrant des soldats syriens devant les corps de civils tués à Rastan (province de Homs). © AFP / You Tube

Publié le 25 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Homs, troisième ville du pays située à 160 km au nord de Damas, est le haut-lieu de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, qui a débuté à la mi-mars. Des manifestations d’ampleur y ont lieu contre les autorités mais également des affrontements meurtriers entre l’armée et des déserteurs.

"Depuis tôt ce matin, le quartier de Baba Amro (à Homs) fait l’objet d’un siège et se trouve sous la menace d’une invasion militaire avec un chiffre estimé de 4.000 soldats", indique le CNS dans un communiqué reçu par l’AFP à Nicosie. "Cela s’ajoute au bombardement sans discontinuer de Homs qui dure depuis des jours", indique le conseil.

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Le CNS demande que les observateurs de la Ligue arabe "aillent immédiatement à Homs, notamment dans les quartiers assiégés, pour remplir leur mission", indique le texte. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) avait déjà exhorté samedi l’équipe de la Ligue arabe à se rendre "immédiatement" à Homs, haut lieu de la contestation, après la mort samedi de quatre civils "portant des traces de torture".

Mission d’observation

Une équipe de la Ligue arabe est arrivée jeudi à Damas, pour préparer la mission d’observateurs de l’organisation. Selon le chef de la délégation, Samir Seif al-Yazal, adjoint du secrétaire général de la Ligue arabe, ces observateurs seront "plus de 50 experts arabes dans différents domaines, notamment politique, droits de l’Homme, militaire".

Les autorités syriennes ont qualifié samedi de "positive" une rencontre entre cette délégation et le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Maqdad avait signé lundi au Caire un document arabe pour la protection des civils, qui prévoit le déploiement de ces observateurs.

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Le CNS demande également aux observateurs de se rendre dans "tous les points chauds en Syrie, ou alors (…) de finir leur mission s’ils ne peuvent pas la mener" à bien, a-t-il ajouté. "Nous tenons pour responsables la Ligue arabe et la communauté internationale pour les massacres et le sang versé commis par le régime", ajoute le CNS.

Plus de 5 000 tués, selon l’ONU

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Selon une estimation de l’ONU, plus de 5.000 personnes ont été tués dans la répression de la révolte contre le régime. Pour le régime syrien, les violences sont le fait de "groupes armés", et non de manifestants pacifiques comme l’affirment les pays occidentaux et les groupe de défense des droits de l’Homme.

Des milliers de personnes ont participé samedi aux funérailles des 44 personnes tuées la veille dans des attentats suicide à la voiture piégés perpetrés à Damas. Alors que les autorités syriennes ont vu "la main d’Al-Qaïda" derrière les attentats, les Frères musulmans ont accusé Damas de les avoir "mis en scène" "afin de détourner l’attention (des observateurs arabes) des manifestations hebdomadaires".

Ils l’ont en outre accusé d’avoir "fabriqué de toute pièce" un autre communiqué revendiquant les attaques au nom des Frères. Sur le terrain, 20 civils ont été tués samedi à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

 

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