Quand Julius Malema drague les panafricanistes ghanéens

Après avoir assisté à l’investiture de Joseph Boakai à Monrovia, le chef des EFF, candidat à la présidentielle en Afrique du Sud, s’est rendu à Accra. Il y a notamment rencontré John Dramani Mahama.

Le Sud-Africain Julius Malema au mémorial Kwame Nkrumah à Accra, au Ghana, le 23 janvier 2024. Julius Malema au Memirial Kwame Nkrumah à Accra (Ghana), le 23 janvier.
 © julius-S-Malema X

Le Sud-Africain Julius Malema au mémorial Kwame Nkrumah à Accra, au Ghana, le 23 janvier 2024. Julius Malema au Memirial Kwame Nkrumah à Accra (Ghana), le 23 janvier. © julius-S-Malema X

Publié le 27 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Ce sont des visites brèves mais remarquées que Julius Malema a effectuées fin janvier au Ghana et au Liberia. À Accra, le chef des Combattants pour la liberté économique (EFF, parti sud-africain classé à l’extrême-gauche) a rencontré les anciens présidents John Dramani Mahama et John Kufuor, avant de se rendre symboliquement au parc commémoratif Kwame Nkrumah et de prendre la parole lors d’un événement organisé par un mouvement proche de l’opposition, Arise Ghana.

« Beaucoup d’entre nous sont inspirés par Nkrumah en raison de son panafricanisme et de sa détermination à lutter pour la pleine indépendance du peuple ghanéen et de l’ensemble du continent africain », a déclaré Julius Malema après avoir déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du premier président ghanéen.

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Huis clos avec John Dramani Mahama

Le 23 janvier, c’est en privé qu’il avait échangé avec John Dramani Mahama dans la capitale ghanéenne, sans que rien ne filtre du contenu de leur discussion. Ce huis clos entre deux hommes tous deux candidats déclarés à la magistrature suprême dans leur pays a alimenté les spéculations plusieurs jours durant.

À John Kufuor, au pouvoir entre 2001 et 2009, Julius Malema a exposé sa stratégie visant à établir des partenariats sur tout le continent afin de lutter contre la xénophobie et d’encourager les jeunes Africains à s’intéresser davantage à la politique. « Jusqu’à ce que je sois assis ici et que je vous écoute, j’ai toujours pensé que vous étiez un jeune fougueux, mais en écoutant vos propos, [je me rends compte que] ce sont des déclarations très sages et profondes, et j’espère que les jeunes de tout le continent vous écouteront », a répondu l’ancien chef de l’État au trublion de la politique sud-africaine, opposant déclaré au président Cyril Ramaphosa.

« La démocratie ghanéenne est menacée par la corruption »

Au Ghana, le discours volontiers provocant de Julius Malema trouve un écho certain auprès des jeunes et d’une partie de la classe politique, qui voient en lui une source d’inspiration et un modèle. « Le Ghana a toujours connu des élections démocratiques pacifiques, mais la démocratie ghanéenne est menacée par la corruption. Une corruption qui a fait en sorte que le Ghana ne paie pas sa dette internationale », a-t-il déclaré devant des centaines de sympathisants. « Malema est audacieux et intrépide, c’est une icône pour certains d’entre nous, résume Solomon Nkansah, étudiant en sciences politiques à l’université du Ghana. Il incarne une nouvelle génération d’Africains qui luttent contre la corruption et plaident en faveur de la participation des jeunes à la vie politique. »

Selon Bernard Mornah, co-président d’Arise Ghana, la visite de Malema marque un renouveau pour des militants qui ont été confrontés aux arrestations et aux intimidations du gouvernement et offrira aux jeunes Africains la possibilité de « puiser dans l’activisme et le radicalisme du leader et dans sa passion pour une Afrique libérée et unie ».

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Au Liberia, le chef des EFF avait auparavant assisté à l’investiture de Joseph Boakai, 79 ans, qui vient de succéder à George Weah au sommet de l’État. Une présence qui a suscité des grincements de dents, tant Malema a coutume d’égratigner les dirigeants les plus âgés. Interrogé sur le sujet à Accra, il s’est donc livré à un exercice d’équilibrisme.

« J’ai vu l’investiture d’un vieux président et j’ai été très inquiet, a-t-il déclaré. Mais lorsque j’ai vu son vice-président [Zegben Jeremiah Kpan Koung], j’ai quitté le Liberia en me sentant à l’aise, car j’ai vu un mélange de générations où les jeunes et les vieux coexistent dans un même bureau. J’espère que le vice-président ne sera pas étouffé. »

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