Nigeria : au moins 27 morts dans un attentat à proximité d’une église non loin d’Abuja

Un attentat présumé a fait au moins 27 morts dimanche de Noël près d’une église catholique non loin de la capitale du Nigeria, Abuja, a indiqué un prêtre citant un bilan révu à la hausse que lui ont fourni les services de secours.

Despoliciers et secouristes sur les lieux d’une explosion, le 16 juin 2011 à Abuja. © AFP

Despoliciers et secouristes sur les lieux d’une explosion, le 16 juin 2011 à Abuja. © AFP

Publié le 25 décembre 2011 Lecture : 2 minutes.

"Les responsables qui les ont comptées m’ont dit que 27 personnes étaient mortes", a déclaré à l’AFP le père Christopher Bard, précisant que l’explosion avait eu lieu alors que la messe de Noël du matin prenait fin.

Peu après, à Jos, ville du centre du Nigeria et épicentre de violences récurrentes, des habitants ont dit avoir entendu une explosion près d’une église également, au moment d’une cérémonie de Noël. On ne possédait pas plus d’informations dans l’immédiat mais, il y a deux semaines, des tracts menaçant d’attentats des églises et d’autres lieux avaient été découverts dans la ville où se côtoient chrétiens et musulmans.

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Près d’Abuja, la capitale, l’origine de l’explosion n’avait pas été précisée mais le porte-parole de l’agence nationale des services de secours (Nema), Yushau Shuaib, a dit à l’AFP "soupçonner une bombe". Le chaos régnait autour du bâtiment. Des jeunes en colère ont allumé des feux et menacé d’attaquer un commissariat de police des environs. Les policiers ont tiré en l’air pour les disperser et fermé un grand axe routier.

Pas de revendication

Aucune revendication n’a été rendue publique dans l’immédiat mais le Nigeria est régulièrement secoué par des attaques et des attentats, souvent attribués à la secte islamiste Boko Haram. Ce mouvement, qui dit vouloir imposer un Etat islamique, a revendiqué l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja, qui avait fait 24 morts.

Il s’était également attribué la responsabilité d’une vague d’attaques sanglantes le 24 décembre 2010, veille de Noel, qui avaient visé plusieurs églises et, avec les représailles qui avaient suivi, avaient fait des dizaines de morts à Jos.

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Jeudi et vendredi derniers, une série d’attaques dans trois villes du nord-est, où Boko Haram est particulièrement active, ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Ces violences pourraient avoir fait jusqu’à 100 morts, selon une source policière et un responsable d’ONG. L’armée a affirmé avoir tué 59 membres de la secte rien qu’à Damaturu.

Vengeance

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Damaturu et Potiskum, dans l’Etat de Yobe, et Maiduguri, capitale de l’Etat voisin de Borno, avaient été secouées par des explosions et des tirs jeudi, suivis de combats avec policiers et soldats. Les violences se sont poursuivies vendredi à Damaturu. Samedi, le calme semblait revenu dans la région.

Un homme s’exprimant régulièrement au nom de Boko Haram, Abul Qaqa, a déclaré vendredi à l’AFP que ces attaques avaient été menées "pour venger la mort de nos frères tués par les forces de sécurité en 2009". Il faisait référence à une insurrection de la secte en 2009, brutalement réprimée par les autorités, avec des centaines de morts.

Le porte-parole a assuré que Boko Haram continuerait de commettre des violences jusqu’à la création d’un Etat islamique au Nigeria. Ce pays pétrolier, le plus peuplé d’Afrique (160 millions d’habitants), compte environ autant de musulmans, plus nombreux dans le nord, que de chrétiens, majoritaires dans le sud.

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