Nigeria : au moins 50 morts dans des violences revendiquées par Boko Haram
Au moins une cinquantaine de personnes ont été tuées cette semaine dans le nord-est du Nigeria dans une nouvelle vague d’attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram et dans des combats consécutifs avec les forces de l’ordre, ont indiqué samedi des sources hospitalières.
Ces victimes ont été dénombrées à Damaturu et Potiskum, dans l’Etat de Yobe, ainsi qu’à Maiduguri, capitale de l’Etat voisin de Borno. Des explosions et des tirs avaient secoué jeudi ces trois villes et les violences se sont poursuivies vendredi à Damaturu.
La situation était généralement calme samedi en milieu de journée malgré des tirs sporadiques localisés, selon des témoins et des membres des forces de l’ordre. Un responsable à l’hôpital de Damaturu a affirmé samedi à l’AFP que 19 corps avaient été déposés à la morgue: "trois soldats, trois policiers et 13 civils. Tous ont des blessures par balles", a-t-il dit sous couvert d’anonymat.
Vendredi, d’autres sources avaient fait état de sept autres morts à Damaturu et Potiskum, ce qui porte le bilan dans l’Etat de Yobe à 26. Le responsable de la police de cet Etat, Lawan Tanko, a lui déclaré samedi à l’AFP que 23 personnes y avaient été tuées: sept policiers, 15 membres de Boko Haram et un civil. Il a indiqué qu’un couvre-feu avait été imposé au Yobe.
Vengeance
A Maiduguri, dans le Borno, un infirmier de l’hôpital universitaire a fait état samedi de 20 morts. La secte Boko Haram a revendiqué cette nouvelle vague d’attaques. "Nous avons mené ces attaques pour venger la mort de nos frères tués par les forces de sécurité en 2009", a déclaré vendredi soir par téléphone à l’AFP un homme se présentant comme un porte-parole du groupe, Abul Qaqa, qui s’exprime régulièrement en son nom.
Il faisait référence à une insurrection de la secte en 2009 qui avait été brutalement réprimée par les autorités, faisant des centaines de morts. Le porte-parole a assuré que Boko Haram continuerait de commettre des violences pour venger ses morts et imposer la création d’un Etat islamiste au Nigeria.
La secte, qui s’est attribuée de nombreuses attaques dans le nord, a revendiqué l’attentat suicide d’août contre le siège des Nations unies à Abuja, la capitale, qui avait fait 24 morts. Les autorités du Yobe ont instauré jusqu’à nouvel ordre un couvre-feu de 19H00 à 07H00 afin de "renforcer la paix réinstaurée après les évènements des derniers jours", a indiqué samedi le porte-parole du gouverneur de l’Etat, Abdullahi Bego.
Guérilla
Fin novembre, une vague d’attaques coordonnées, également revendiquées par Boko Haram, avait secoué en particulier Damaturu, tuant au moins 150 personnes. La situation s’était calmée samedi à Damaturu, Potiskum et Maiduguri selon des habitants et les forces de sécurité.
Des résidents ont fait état de tirs sporadiques dans le quartier de Pompomari, à Damaturu, ce qu’a confirmé le chef de la police Lawan Tanko. "Nous faisons face à une guérilla ici, les forces de l’ordre nettoient (le quartier) des derniers éléments de Boko Haram. De temps en temps ils tirent sur une patrouille et la patrouille riposte pour les neutraliser", a-t-il dit.
Une source militaire a indiqué que des soldats stationnés dans l’Etat voisin du Borno avaient été déployés à Damaturu et des patrouilles de police était visibles à Potiskum. Le Borno, plus particulièrement sa capitale Maiduguri, est l’épicentre des violences récurrentes imputées à Boko Haram.
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