CAN 2024 : Djamel Belmadi et la FAF, la polémique de trop

Le sort du sélectionneur algérien semblait scellé au soir de l’élimination sans gloire des Fennecs face à la Mauritanie, mais Djamel Belmadi s’est ravisé et réclame désormais des indemnités exorbitantes à la fédération.

Djamel Belmadi arrivant à une conférence de presse à la veille du match contre la Mauritanie, le 22 janvier 2024, à Bouaké. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Djamel Belmadi arrivant à une conférence de presse à la veille du match contre la Mauritanie, le 22 janvier 2024, à Bouaké. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Publié le 27 janvier 2024 Lecture : 4 minutes.

Alors que les supporters algériens n’ont toujours pas digéré l’amère défaite (0-1) face à la Mauritanie et l’élimination de l’équipe nationale au premier tour de la Coupe d’Afrique des nations qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire, voilà qu’une nouvelle polémique éclate avec le bras de fer qu’ont engagé Walid Sadi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), et le sélectionneur national Djamel Belmadi à propos du contrat qui lie les deux parties et des indemnités de départ de ce dernier.

Au moment donc où la question de sa démission semblait définitivement réglée et alors que la presse sportive algérienne et la vox populi avaient même commencé à spéculer sur le nom de son successeur, avançant ceux de Vahid Halilhodzic, d’Hervé Renard et même celui de Zinédine Zidane, nouveau coup de théâtre : Djamel Belmadi n’aurait toujours pas acté sa démission et réclamerait la totalité de ses indemnités jusqu’en 2026 avant de rendre son tablier. Sachant que l’entraîneur des Fennecs touche l’un des plus gros salaires en Afrique, estimé à 208 000 euros par mois, c’est donc un pactole de plusieurs millions d’euros que Djamel Belmadi réclamerait à sa Fédération.

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Pourtant, au soir même de la débâcle algérienne à Bouaké, la démission de l’entraîneur des Verts semblait acquise, d’autant que le président de la FAF s’empressera d’annoncer dès le lendemain que les deux parties étaient arrivées à un accord pour une rupture à l’amiable. « J’ai rencontré l’entraîneur national, M. Djamel Belmadi, pour discuter des conséquences de cette élimination et nous sommes parvenus à un accord amical pour mettre fin à notre collaboration et rompre le contrat qui lie l’entraîneur à la Fédération algérienne de football. Nous remercions l’entraîneur Djamel Belmadi pour tout ce qu’il a apporté à l’équipe nationale et nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de sa carrière », avait écrit Walid Sadi le 24 janvier sur son compte X (Tweeter). Selon les indiscrétions recueillies par des journalistes et publiées le soir même, Djamel Belmadi et son staff avaient accepté l’indemnisation de deux mois de salaire proposée par le président de la FAF.

La FAF peut-elle payer ?

De son côté, le coach, en revanche, s’était bien gardé de trancher définitivement cette question. « Mon avenir ? On verra quand on va rentrer au bled », avait-il répondu à un journaliste lors de la conférence de presse d’après match. Dans les vestiaires, face à ses joueurs, Djamel Belmadi avait pourtant endossé l’entière responsabilité de l’échec en Coupe d’Afrique et annoncé son départ, selon des journalistes présents dans le stade. Il avait également promis de s’exprimer sur les raisons de l’échec une fois à Alger et que sa démission serait officiellement actée à ce moment-là. Que s’est-il donc passé entre-temps ?

Selon des propos rapportés par plusieurs journalistes, Djamel Belmadi aurait très mal pris le post de Walid Sadi sur Twitter et le communiqué publié par la FAF à propos de sa démission qu’il a découverts dans l’avion qui ramenait la délégation algérienne. Il n’aurait pas desserré les dents durant tout le vol, tournant ostensiblement le dos au président de la FAF.

Le lendemain de leur retour à Alger, il est question de signer la rupture du contrat au siège même de la FAF. Tous les membres du staff signent sans sourciller la résiliation du contrat et l’indemnité de deux mois de salaire proposée, mais quand vient le tour de Belmadi, il refuse de signer et réclame le paiement de la totalité de son salaire jusqu’en 2026.

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Toujours selon la presse sportive, Walid Sadi aurait refusé la requête de son entraîneur au motif que la FAF n’était pas en capacité de payer une telle somme. À ce dernier, il aurait alors rétorqué que s’il s’estimait lésé, il ne lui restait plus qu’à s’adresser aux instances de la Fifa ou au Tribunal arbitral du sport (TAS).

Les réseaux sociaux partagés

« Le contrat qui lie Djamel Belmadi à la fédération algérienne de football n’est donc pas seulement moral comme il nous a été dit. C’est un contrat purement financier », s’indigne sur son profil Facebook Hafid Derradji, le célèbre commentateur sportif algérien de beIN Sports, qui rappelle que ce n’est pourtant pas la fédération algérienne qui a limogé l’entraîneur des Verts mais lui-même qui a annoncé son départ à ses joueurs dans le vestiaire après le match contre la Mauritanie.

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Sur les réseaux sociaux, les avis ne sont pas toujours aussi tranchés. Il y a ceux qui s’offusquent des prétentions financières de Belmadi après un échec aussi retentissant et ceux qui soutiennent qu’après tout, il a bien raison de réclamer son dû. Les uns et les autres ne sont d’accord que sur une chose : il est urgent de tourner au plus vite cette page peu glorieuse du football algérien et de trouver un nouvel entraîneur qui soit à la hauteur des immenses talents de la sélection nationale.

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