En Côte d’Ivoire, la foi des miraculés de la CAN

Qualifiés comme derniers rescapés en huitième de finale, les Ivoiriens comptent sur l’énergie des survivants pour renverser lundi le Sénégal, tenant du titre et qualifié sans trembler.

L’entraîneur ivoirien Emerse Faé donne une conférence de presse au stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro le 28 janvier 2024. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

L’entraîneur ivoirien Emerse Faé donne une conférence de presse au stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro le 28 janvier 2024. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Publié le 28 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

« Cette résurrection, cette qualification, elle vient vraiment de loin », admet le tout nouveau sélectionneur, Emerse Faé, ancien adjoint promu numéro un après la mise à l’écart de Jean-Louis Gasset sur les cendres de la cuisante défaite contre la Guinée Équatoriale (4-0). « C’est une deuxième chance que Dieu nous donne, on n’a pas le droit de ne pas la jouer à fond », ajoute le jeune technicien de 40 ans.

Tout oppose pourtant les deux adversaires. Les « Éléphants » sont passés par un trou de souris, 16e qualifiés, quatrièmes du classement des meilleurs troisièmes qui ne permettait de repêcher que quatre équipes, alors que les Sénégalais sont la seule équipe à avoir fait le plein de points en phase de poules.

la suite après cette publicité

Des Lions confiants

Les Lions de la Teranga avancent confiants. Ils ont maîtrisé leurs trois adversaires, la Gambie (3-0), le Cameroun (3-1) et la Guinée (2-0).

La Côte d’Ivoire n’a battu que la modeste Guinée-Bissau (2-0), qui n’a encore jamais gagné un match en trois CAN, et a passé « deux jours très, très difficiles sur les plans émotionnels et mental », révèle Faé, en attendant d’avoir son ticket pour les huitièmes.

« Ça été difficile de travailler, il fallait panser les plaies du 4-0 et prier pour se qualifier, sachant que ça ne dépendait plus de nous. On a eu la délivrance mercredi soir quand le Maroc a battu la Zambie », faisant des « Chipolopolo » (Balles de cuivre) de pires troisièmes que les Éléphants, et donc éliminés.

Le Sénégal, qualifié dès le deuxième match, n’a pas connu ce stress. Autre net avantage, les « Lions » ont le plus bel effectif du plateau avec le Maroc, avec des joueurs sur le banc qui feraient le bonheur de n’importe quelle sélection africaine, comme Idrissa Gana Gueye, Iliman Ndiaye ou Nicolas Jackson.

la suite après cette publicité

« Je veux retrouver mes vrais Éléphants ! »

Les Ivoiriens ont été lâchés par leurs stars. « Ce serait inadmissible que les attitudes ne changent pas alors qu’on revient de si loin, prévient Emerse Faé. Je veux retrouver mes vrais Éléphants ! »

Une autre clé du match joue en faveur des tenants du titre. Le Sénégal travaille depuis neuf ans avec le même technicien, Aliou Cissé, quand la Côte d’Ivoire aborde ce choc avec un grand débutant. Sa Fédération (FIF) ne lui a pas facilité la tâche en essayant de faire venir Hervé Renard. Bien plus chevronné, vainqueur de la CAN 2015 avec la Côte d’Ivoire, en plus de celle de 2012 avec la Zambie, le sélectionneur de l’équipe de France féminine n’a pas été autorisé à laisser les Bleues pour quelques jours.

la suite après cette publicité

« J’avais d’autres choses à penser que de savoir si Pierre, Paul ou Jacques allait venir prendre ma place », balaie Faé, qui ne voulait « pas laisser le train passer » et se dit « ambitieux ». « Et contrairement à ce que les gens peuvent croire, je n’ai pas eu que trois jours pour préparer le match, le fait que je connais le groupe me fait gagner pas mal de temps », ajoute-t-il.

« C’est une nouvelle compétition qui commence »

Si tout penche en faveur du Sénégal, le public sera lui du côté des Éléphants. Le stade sera à 95% orange. Ces derniers jours, les trois points de vente de billets à Yamoussoukro, la Fondation Félix-Houphouët-Boigny, la Poste et la Préfecture, ont été pris d’assaut.

« Nos 9 points, tout ça, c’est le passé, met en garde le Sénégalais Aliou Cissé. Les phases de groupes c’est terminé, c’est une nouvelle compétition qui commence. Si par malheur ça se passait mal demain (lundi), tous ces lauriers, ces belles choses qu’on nous dit, ce serait le retour sur terre ».

Le coach sénégalais a quand même terminé sur une pirouette, devant les journalistes qui lui rappelaient que les Éléphants étaient venus remporter leur première CAN à Dakar. « Les Ivoiriens sont nos frères, ils comprendront que ce qu’on leur a prêté en 1992, il faudra qu’ils nous le rendent demain », a-t-il souri.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Les Léopards laissent éclater leur joie à l’issue des tirs aux buts (8-7), au stade Laurent-Pokou de San-Pédro, le 29 janvier 2024. © SIA KAMBOU / AFP

CAN 2024 : des Léopards héroïques arrachent la victoire à l’Égypte

Djamel Belmadi arrivant à une conférence de presse à la veille du match contre la Mauritanie, le 22 janvier 2024, à Bouaké. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

CAN 2024 : Djamel Belmadi et la FAF, la polémique de trop

Contenus partenaires