CAN 2024 : pour la Côte d’Ivoire, ça passe ou ça casse

Les Éléphants ont vécu un premier tour compliqué, qui s’est tout de même achevé par une qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Ce 29 janvier, à Yamoussoukro, ils vont affronter le Sénégal, un tenant du titre serein, mais méfiant.

L’entraîneur ivoirien Émerse Faé dirige une séance d’entraînement à la veille du match entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro, le 28 janvier 2024. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

L’entraîneur ivoirien Émerse Faé dirige une séance d’entraînement à la veille du match entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro, le 28 janvier 2024. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Alexis Billebault

Publié le 29 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Ferdinand Coly, l’ancien défenseur international sénégalais, a observé ses amis ivoiriens s’agiter pendant quelques jours, sans trop savoir quoi penser. Les Éléphants, tout près du cimetière après la claque infligée par la Guinée équatoriale (4-0) le 22 janvier, ont finalement terminé parmi les quatre meilleurs troisièmes autorisés à participer aux huitièmes de finale, grâce à la victoire du Maroc face à la Zambie (1-0) le 24 janvier dans le groupe F.

À l’aube du match entre les Lions de l’Atlas et les Chipolopolos, la Fédération ivoirienne de football (FIF) avait d’ores et déjà annoncé le départ du sélectionneur Jean-Louis Gasset, officiellement limogé alors qu’il avait présenté sa démission le 22 janvier et nommé un de ses adjoints pour le remplacer, l’ancien international Émerse Faé (44 sélections). « Se séparer du sélectionneur alors que la sélection est finalement qualifiée, c’est un pari très risqué. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, avait commenté Coly. L’avenir le dira. »

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La piste Hervé Renard écartée

Gasset n’avait pas encore quitté Abidjan que le quotidien sportif L’Équipe annonçait que la FIF, avec l’accord de la présidence de la République, s’était rapprochée de son homologue française (FFF) pour obtenir le prêt, jusqu’à la fin de la CAN, d’un certain Hervé Renard, sélectionneur de l’équipe de France féminine et surtout champion d’Afrique en 2015 avec les Éléphants. Les deux instances ne sont finalement pas parvenues à trouver un accord, alors que Renard s’était montré emballé par l’idée.

« Faire venir Hervé Renard, cela me semblait en effet intéressant, il est très populaire en Côte d’Ivoire et connaît bien la sélection. Cela ne s’est pas fait, mais je pense que cette possibilité a boosté les joueurs et les supporters, qui ont dû se dire que si un coach comme Renard était d’accord pour venir, c’est que l’équipe est bien meilleure qu’on veut bien le dire », résume Eugène Diomandé, le président du Séwé FC de San Pedro.

L’agitation autour du cas Renard n’a officiellement pas perturbé Émerse Faé et son staff composé d’Alain Gouaméné, déjà présent aux côtés de Gasset, et de l’ancien international Guy Demel, débauché de sa fonction de consultant de Canal+ Afrique. Le discret nouveau sélectionneur, dont l’intérim pourrait s’achever dès ce 29 janvier en cas d’élimination, a fait comme si de rien n’était, en expliquant être totalement accaparé par sa mission.

« Le contexte est spécial pour lui, il aurait pu être remplacé quelques heures après sa nomination. Pour un jeune coach, peu expérimenté, cela fait beaucoup, mais je ne pense pas que toute cette actualité l’a beaucoup perturbé », estime Yéo Martial, le sélectionneur qui avait permis aux Éléphants de remporter leur première CAN en 1992. La qualité de l’adversaire a en effet le mérite d’éviter toute nouvelle dispersion pour une sélection – et une fédération – qui ont manqué de sérénité depuis la victoire obtenue en match d’ouverture contre la Guinée-Bissau (2-0), le 13 janvier dernier.

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Les Sénégalais méfiants

La défaite face à la Guinée équatoriale avait été précédée par un échec contre le Nigeria (0-1) et, à l’aube d’affronter le Sénégal, on peut se demander dans quel état psychologique se trouvent les coéquipiers de Serge Aurier. « C’est une nouvelle compétition qui commence, ils reviennent de tellement loin, ils ont été tellement critiqués depuis le match perdu contre les Équato-guinéens qu’ils savent la chance qu’ils ont d’être qualifiés », poursuit Yéo Martial. « Il faut s’attendre à voir une autre équipe au niveau de l’état d’esprit, et qui sait surtout qu’elle ne peut pas se permettre une nouvelle déroute », ajoute Eugène Diomandé.

Le Sénégal, qui a traversé sans encombres le premier tour, en dominant avec la manière la Gambie (3-0), le Cameroun (3-1) et la Guinée (2-0), reste le favori objectif de cette alléchante confrontation ouest-africaine. L’unique fois où les deux pays se sont affrontés en phase finale remonte à 1986 au Caire (victoire de la Côte d’Ivoire 1-0). « Les Ivoiriens seront dangereux, dans un stade presque exclusivement acquis à leur cause. Ce sera un match très difficile pour les Lions », conclut Coly. Aliou Cissé connaît trop bien le football pour l’ignorer.

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