CAN 2024 : Aboubakar « AK-47 » Kamara, la botte secrète des Mourabitounes
La Mauritanie attendra beaucoup de sa « tête de gondole » aux accents de Titi parisien ce lundi 29 janvier face au Cap-Vert, au stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Arrivé diminué à la Coupe d’Afrique des nations, Aboubakar « AK47 » Kamara n’a pas pu donner sa pleine mesure mais le meilleur attaquant mauritanien a encore une chance, dans un huitième de finale historique contre le Cap-Vert, lundi 29 janvier à Abidjan.
« C’est notre tête de gondole, un très bon joueur, un très bon état d’esprit, un leader de jeu », selon Amir Abdou, le sélectionneur comorien des Mourabitounes. Seul international mauritanien passé par la Premier League anglaise, à Fulham, Kamara piaffe d’impatience. Il n’est pas arrivé au sommet de sa forme en Côte d’Ivoire. « Il a manqué dix matchs en club (Al-Jazira Abu-Dahbi, aux Émirats arabes unis) », regrette Abdou, et manqué aussi les matches internationaux d’octobre et novembre.
« Il n’a repris l’entraînement que fin novembre », rappelle le sélectionneur. Et le joueur s’est à nouveau blessé dès le premier match contre le Burkina Faso (défaite 1-0), sorti au bout de vingt-huit minutes et remplacé par Souleymane Anne. « On perd un joueur important, on va voir avec le médical s’il peut rejouer mais je ne peux pas le garantir », disait le technicien né à Marseille. AK-47 a pu rejouer, il est entré en fin de match contre l’Angola (défaite 3-2) et pour la victoire historique contre l’Algérie (1-0), la première de la Mauritanie en Coupe d’Afrique.
AK-47 a son caractère
En son absence, les autres attaquants ont marqué, Aboubakary Koita et Sidi Bouna Amar contre l’Angola. Le but contre l’Algérie est signé du défenseur et capitaine Dellahi Yali. Le buteur passé par Amiens ou l’Aris Salonique devrait être remis contre le Cap-Vert pour honorer sa réputation de gâchette et son surnom. Il avait d’ailleurs choisi le N° 47 à Fulham, où il n’a joué que 94 matches en cinq saisons (17 buts).
AK-47 a aussi son caractère. Il avait été suspendu par l’institution londonienne pour une bagarre avec un membre du club. Toujours à Fulham, l’ancien de Monaco, son club formateur, où il a joué deux matches en Ligue 1, avait un jour piqué un penalty à Mitrovic contre Huddersfield… pour le rater. « Je voulais le tuer », avait pesté son entraîneur Claudio Ranieri.
« C’est un boute-en-train », le défend Corentin Martins, sélectionneur de la Mauritanie pendant sept ans (2014-2021), « quelqu’un qui aime bien qu’on l’entende, un typique Titi parisien », rigole l’ancien auxerrois. Kamara est né à Gonesse, de père sénégalais et de mère mauritanienne, et a grandi dans le quartier de la Croix-Petit à Cergy.
« J’ai mis plus d’un an et demi à le convaincre, il a la triple nationalité française, sénégalaise et mauritanienne, je pense qu’il attendait le Sénégal, c’est pour ça qu’il a tardé », se souvient « Coco » Martins, désormais entraîneur du Paradou en Algérie. Il décrit AK-47 comme « un buteur très puissant et rapide. Il a aussi joué sur les côtés à Fulham, mais il s’exprime mieux dans l’axe avec de l’espace ».
Martins se souvient bien de la deuxième sélection de Kamara, en 2021 en Centrafrique, il avait marqué le seul but du match (1-0), synonyme de qualification pour la CAN, « un centre de la droite, fort devant but à ras de terre, il a surgi au second poteau ». C’est ce que toute la Mauritanie attend de lui contre le Cap-Vert.
(Avec AFP)
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