Législatives en Côte d’Ivoire : début des opérations de vote

Les opérations de vote pour les élections législatives ont débuté dimanche vers 07H00 (locales et GMT) en Côte d’Ivoire. Elles sont boycottées par le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale (CPI).

Des soldats de la mission de l’Onu déployés le 10 décembre 2011 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

Des soldats de la mission de l’Onu déployés le 10 décembre 2011 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

Publié le 11 décembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Les opérations de vote pour les élections législatives ont débuté dimanche vers 07H00 (locales et GMT) en Côte d’Ivoire mais sont boycottées par le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, écroué à la Cour pénale internationale (CPI), a constaté un journaliste de l’AFP.

"Je suis venu voter pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix", indique Mathieu Kouakou, mécanicien, après avoir voté dans le quartier d’Adjamé à Abidjan.
Environ 5,7 millions d’inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Il s’agit du premier scrutin organisé depuis la présidentielle de novembre 2010 et des premières législatives depuis 2000. Les bureaux de vote doivent fermer à 17H00.(locales et GMT).

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Dans les bureaux de vote visités par les journalistes de l’AFP dans les quartiers d’Adjamé et Koumassi à Abidjan, mais aussi dans la ville de Bouaké (centre), l’affluence était faible. La coalition soutenant le président Alassane Ouattara est assurée d’emporter la majorité des 255 sièges de la nouvelle Assemblée, faute d’adversaires de poids, mais le score des deux principaux mouvements composant l’alliance déterminera le rapport de force au sein du nouveau pouvoir.

Une campagne émaillée d’incidents

Le taux de participation et la sécurisation du vote constituent deux importants enjeux, la campagne électorale ayant été émaillée d’incidents qui ont fait cinq morts, selon un bilan officiel, dont trois personnes tuées par un tir de roquette d’origine indéterminée. Quelque 25.000 membres de forces de l’ordre ivoiriennes, épaulés par 7.000 membres de la mission de l’ONU (Onuci), veillent à la sécurité, notamment dans l’ouest du pays, théâtre des pires tueries lors de la crise postélectorale.

Dans les bureaux de vote installés à l’école primaire de la Cité Pailler, dans le quartier d’Adjamé à Abidjan, une dizaine d’électeurs seulement attendaient vers 07H00, dont Sangaré Sanissi, un homme d’une quarantaine d’années. "C’est pour tourner une page sombre de notre pays, on est trop fatigués, il faut aller de l’avant", indique-t-il.

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Lors du deuxième tour de la présidentielle contestée de novembre 2010, plusieurs dizaines de personnes attendaient dès l’ouverture de ce même bureau de vote. Fatoumata Coulibaly, commerçante, vient de voter: "je suis contente, si on a élu notre président (Alassane Ouattara), il faut lui donner une majorité pour qu’il mette en place son programme".

"C’est notre pays, on doit choisir nos représentants"

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A Bouaké, ex-capitale de la rébellion rangée derrière M. Ouattara, on est loin de la foule d’électeurs se pressant pour voter lors de la présidentielle de novembre 2010. Pour Mariam Coulibaly, commerçante de 49 ans et responsable locale du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), "il faut qu’on vote pour la reconstruction et la réconciliation dans notre pays".

Dans le quartier populaire Dar Es Salam de Bouaké, où est installé le plus important centre de vote de la ville, l’ambiance était très clame, seule une trentaine d’électeurs attendaient en début de matinée. Drissa Diallo, agriculteur septuagénaire, longue tunique blanche, encre au bout du doigt a été l’un des premiers à voter: "c’est notre pays, on doit choisir nos représentants". "J’espere que les élections vont permettre d’en finir définitivement avec la crise pour que le pays retrouve sa stabilité".

En refusant de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, Laurent Gbagbo avait plongé le pays, qui espérait solder une décennie de tourmente, dans sa plus grave crise, conclue par deux semaines de guerre. Arrêté le 11 avril puis détenu à Korhogo (nord ivoirien), M. Gbagbo a été transféré le 30 novembre à La Haye. Il est soupçonné par la CPI d’être "coauteur indirect" de crimes contre l’humanité commis par ses forces lors de la crise postélectorale.
 

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