Retour de Trump : qui gagne, qui perd en Afrique ?

Quelles seraient les conséquences d’un retour au pouvoir de Donald Trump ? Droits humains, sécurité, relations avec la Russie…  L’analyse de François Soudan, dans La Semaine de JA, sur RFI.

Publié le 29 janvier 2024 Lecture : 2 minutes.

À première vue, le continent n’occupe qu’une place très marginale dans le débat politique américain, tout entier tourné vers le duel à venir entre Joe Biden, le président sortant, et Donald Trump, qui, malgré les nombreuses procédures judiciaires à son encontre, espère se venger de son échec électoral de 2021.

L’Afrique est pourtant bel et bien au cœur du débat… Mais de manière indirecte, par le biais de ses émigrés. « C’est l’obsession de Donald Trump, qui a annoncé que, s’il était élu, il se conduirait au premier jour de son mandat en “dictateur”, le temps d’expulser “des millions d’étrangers’’ du sol américain », note François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, dans La Semaine de JA, sur RFI.

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« Le principal ennemi de Trump n’est pas Poutine »

Or, le nombre de migrants africains appréhendés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis a quadruplé entre 2022 et 2023. En cause ? Les nouvelles routes migratoires passant par le Nicaragua, qui n’exige pas de visa d’entrée pour les Africains.

« L’Afrique n’existe pas, ou si peu, dans le monde selon Trump, note François Soudan. Pendant son mandat, il n’a reçu que deux chefs d’État d’Afrique subsaharienne à la Maison-Blanche et sa politique africaine s’était résumée à un tropisme anti-Chinois, à des tentatives répétées de diminution de l’aide au développement et à un démantèlement progressif de l’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique. » Son éventuel retour au pouvoir « n’est pas une perspective réjouissante pour tout ce que l’Afrique compte de défenseurs des droits de l’homme et des minorités, de militants écologistes et d’activistes des sociétés civiles ».

Quelques exceptions existent cependant, estime François Soudan. Le royaume chérifien, qui avait obtenu la reconnaissance de la marocanité du Sahara dans les dernières semaines du mandat de Donald Trump, et les juntes militaires de l’Alliance des États du Sahel. En premier lieu parce que « l’instigateur de l’assaut sur le Capitole est lui-même une sorte de putschiste refoulé, beaucoup plus intéressé par la lutte contre le jihadisme que par le retour des institutions démocratiques ». Ensuite, « parce que les nouveaux amis russes des militaires au pouvoir pourraient bien tirer parti du probable dégel entre Washington et Moscou », si Donald Trump venait à être réélu. « En Afrique, le principal ennemi de Donald Trump n’est pas Vladimir Poutine, c’est Xi Jinping. »

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