« Libérez Gbagbo! », scandent des centaines d’Ivoiriens devant la CPI à La Haye
Venus de plusieurs pays d’Europe, des centaines d’Ivoiriens ont manifesté samedi à La Haye devant la Cour pénale internationale (CPI) qui soupçonne leur ancien président de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de fin 2010-début 2011.
"Libérez Gbagbo, libérez Gbagbo!" : venus de plusieurs pays d’Europe, des centaines d’Ivoiriens ont manifesté samedi à La Haye devant la Cour pénale internationale (CPI) qui soupçonne leur ancien président de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales de fin 2010-début 2011.
Au nombre de 600 selon la police néerlandaise, 2.000 selon les organisateurs, les partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo étaient rassemblés devant un podium installé dans la rue longeant la Cour, un imposant bâtiment blanc d’une douzaine d’étages dans la banlieue de La Haye.
"Nous sommes ici pour manifester notre soutien au président Gbagbo", explique à l’AFP l’un des organisateurs du rassemblement, Seri Zokou, avocat à Bruxelles et membre de l’équipe de défense de l’ex-chef d’Etat. "Nous demandons à la Cour pénale internationale de faire venir ici les vrais responsables des massacres en Côte d’Ivoire, MM. Alassane Ouattara, Soro et les chefs militaires", poursuit-il.
Les manifestants étaient venus principalement de France mais aussi de Belgique et de Suisse, à l’appel du Comité de pilotage des actions de la diaspora (CPAD), une plate-forme de mouvements patriotiques pro-Gbagbo et panafricains, selon M. Zokou. "Laurent Gbagbo sortira de ce bâtiment libre, Laurent Gbagbo n’est pas seul, le peuple africain est avec Laurent Gbagbo", lance depuis le podium le Togolais Gaétan Zoumaro, coordinateur du Cercle de réflexion et d’initiative pour un Togo démocratique. "On se sent solidaire du peuple ivoirien", dit-il pour justifier sa présence à La Haye.
Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, entrée en fonction en 2002, Laurent Gbagbo, 66 ans, est écroué à La Haye depuis le 30 novembre. Il était auparavant détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire. L’ancien chef d’Etat avait participé lundi à une première audience, de comparution initiale, au cours de laquelle il avait notamment dénoncé les conditions de son arrestation "sous les bombes françaises" le 11 avril à Abidjan.
Parmi les manifestants, dont beaucoup portaient des bonnets et des écharpes oranges, blancs et verts, les couleurs du drapeau ivoiriens, l’ancien "Monsieur Afrique" du parti socialiste français, Guy Labertit, venu de Paris. "C’est la première fois qu’il y a ici un rassemblement de soutien pour un prévenu de la CPI", souligne-t-il. "Je me devais de venir ici en tant qu’ami et politique", continue le socialiste. Il avait hébergé Laurent Gabgbo durant son exil en France dans les années 80 et espère lui rendre visite bientôt en prison.
L’ancien président ivoirien est soupçonné par la CPI d’être "coauteur indirect" de crimes contre l’humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts. Des élections législatives sont prévues dimanche en Côte d’Ivoire.
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