Pilonnage continu de Khan Younès, « capitale du Hamas pour le sud de Gaza »

Des soldats israéliens sont envoyés vers le Nord du pays, les donateurs de l’Unrwa se réunissent à New York, un nouvel accord de trêve va être envoyé au Hamas.

Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture dans un camp de réfugiés à Rafah, le 27 janvier 2024. © Saher Alghorra / Middle East Images / Middle East Images via AFP

Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture dans un camp de réfugiés à Rafah, le 27 janvier 2024. © Saher Alghorra / Middle East Images / Middle East Images via AFP

Publié le 30 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

D’intenses combats font rage le 30 janvier, à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza, au moment où le chef de l’ONU s’active en coulisses pour tenter de convaincre des donateurs échaudés de maintenir, en pleine crise, leur soutien à l’agence pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

« Au cours des dernières semaines, nos opérations se sont concentrées sur Khan Younès (…) qui est la capitale du Hamas pour le sud de Gaza », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, faisant état de « plus de 2 000 terroristes éliminés » dans cette ville. « Nous opérons sur terre et sous terre de façon simultanée. Il s’agit d’un nouveau mode d’opération qui comprend l’usage de technologie de pointe dont certaines sont déployées pour la première fois », a-t-il déclaré sans épiloguer sur ces technologies.

la suite après cette publicité

En parallèle, les craintes d’une plus importante extension du conflit ont ressurgi après la mort de trois soldats américains tués en Jordanie dans une attaque de drone, imputée par Washington à des groupes pro-Iran, sur fond de tensions au Yémen, en mer Rouge, en Irak, au Liban et en Syrie…

Enquête « impérative »

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a d’ailleurs indiqué que des soldats postés à Gaza « montent vers le nord (du pays) et se préparent pour la suite », une référence à la frontière israélo-libanaise, théâtre d’échanges avec le Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) des missiles israéliens ont visé dans la nuit « une base du Hezbollah libanais et des Gardiens de la Révolution », l’armée idéologique du régime iranien, faisant huit morts, dans la banlieue de Damas.

Ces incidents coïncident, sans lien direct, avec une crise à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dont 12 de ses 30 000 employés régionaux sont accusés par Israël d’être impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre. Peu après ces accusations, 12 pays donateurs, dont les États-Unis, le Canada, l’Allemagne et désormais la Nouvelle-Zélande, ont suspendu leur financement à l’agence dans l’attente que la lumière soit faite sur ces allégations.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, dont le pays est le premier bailleur de l’Unrwa, a jugé « impératif » que cette agence enquête sur ces accusations tout en qualifiant son travail à Gaza « d’absolument nécessaire ». Les suspensions ont été vivement critiquées par les Palestiniens et des ONG tandis que le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a annulé une réunion prévue le 31 janvier avec le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, dont il réclame la démission.

la suite après cette publicité

D’ici là, le secrétaire général de l’ONU António Guterres réunit dès ce 30 janvier à New York, les principaux donateurs de l’agence pour tenter de maintenir son financement d’autant que la situation humanitaire dans la bande de Gaza est critique.

« Progrès notables »

En marge des combats à Gaza et de la polémique sur l’Unrwa, des tractations se poursuivent en coulisses – sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis – en vue d’une nouvelle trêve, après celle de novembre. Un cadre avec de nouvelles libérations d’otages va être transmis au Hamas, a annoncé à Washington le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, faisant état de « progrès notables » lors d’une réunion qui s’est tenue le 28 janvier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et de hauts responsables égyptiens, israéliens et qataris.

la suite après cette publicité

Selon le New York Times, le projet d’accord impliquerait une trêve de deux mois et la libération de tous les otages contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël. « Un travail très important et productif a été accompli », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, ajoutant : « Il y a un réel espoir pour l’avenir ».

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires