Otages du Mali : les derniers touristes évacués, les recherches interrompues

Les derniers touristes occidentaux ont été évacués samedi de Tombouctou (nord du Mali) au lendemain de la mort de l’un d’entre eux tué par des hommes armés qui en ont enlevé trois autres, portant à cinq le nombre de personnes prises en otages en moins de 48 heures au Mali.

L’un des Français enlevés au Mali, Philippe Verdon, le 6 janvier 2004 à Moroni. © AFP

L’un des Français enlevés au Mali, Philippe Verdon, le 6 janvier 2004 à Moroni. © AFP

Publié le 27 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

Les recherches menées par des militaires français et maliens dans la région située entre la frontière du Burkina Faso et la ville proche d’Hombori, où deux Français avaient été enlevés jeudi, ont été interrompues samedi après-midi,

L’arrêt des recherches fait suite à des informations selon lesquelles les otages français et leurs ravisseurs ont pris la direction du grand nord malien, vers la frontière avec l’Algérie, selon des sources sécuritaires maliennes.

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Une vingtaine de touristes étrangers ont été évacués de Tombouctou, vers Mopti, située plus au sud, et vers la capitale Bamako (sud du pays). La ville historique de Tombouctou, "perle du désert" et ancien haut lieu du tourisme au Mali, était déjà très affectée par la présence dans le nord de la branche maghrébine d’Al-Qaïda, soupçonnée d’être à l’origine du meurtre et des enlèvements de vendredi. Elle est classée dans la zone à risques où il est fortement déconseillé de se rendre par la plupart des chancelleries occidentales.

La France a étendu samedi sa "zone rouge" au Mali qu’elle déconseille "formellement" aux voyageurs. La carte du pays, visible sur le site du ministère des Affaires étrangères, montre qu’elle a été étendue vers le sud jusqu’aux environs de Mopti. Jusqu’alors, elle s’arrêtait au sud aux villes de Gao et de Tombouctou, qui en faisaient partie.

Le départ des quelques derniers étrangers qui avaient osé braver ces avis, signifie la mort du tourisme dans cette ville et porte un coup fatal Mali, pays pauvre dont l’économie était déjà fortement éprouvée par les activités des groupes armés sur son sol.

Vendredi en début d’après-midi, un Allemand y a été tué à Tombouctou d’une balle dans la tête alors qu’il résistait à son enlèvement par des hommes armés qui ont kidnappé trois autres touristes se trouvant avec lui, un Suédois, un Néerlandais et un Britannique ayant aussi la nationalité sud-africaine.

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La veille, deux Français présentés comme des géologues travaillant pour une entreprise malienne, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, avaient été enlevés à leur hôtel d’Hombori en pleine nuit.

"Action terroriste"

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Au total, neuf Européens dont six Français sont désormais retenus en otage dans le Sahel. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui n’a pas revendiqué les derniers enlèvements, avait kidnappé quatre Français en septembre 2010 à Arlit (nord du Niger), sur un site d’extration d’uranium d’Areva.

Cinq hélicoptères de l’armée française avaient atterri samedi matin à Gao pour participer avec l’armée malienne aux recherches de MM. Verdon et Lazarevic. Des soldats français, dont le nombre n’a pas été précisé, étaient également arrivés en renfort à Gao.

Vendredi, un journaliste de l’AFP avait vu des dizaines de ces solldats dans la région d’Hombori, située à 240 km au sud-ouest de Gao. Samedi en fin d’après-midi, présent dans la région de Gao, il a vu un avion militaire français repartir en direction du Burkina Faso et c’est désormais l’armée malienne qui va mener les recherches dans le grand nord du Mali.

Le nord du Mali abrite des bases d’Aqmi d’où le groupe part commettre au Mali et dans d’autres pays du Sahel (Niger, Mauritanie et Algérie) des attentats, procède à des enlèvements d’Occidentaux et se livre à divers trafics.

Fait exceptionnel, le gouvernement malien a vigoureusement réagi aux derniers enlèvements et au meurtre du touriste allemand, en dénoncant une "action terroriste" considérée comme "une attaque perpétrée contre la sécurité et la stabilité de notre pays".

Les évènements de ces derniers jours illustrent cependant l’échec de la coopération militaire régionale pour contrer les activités d’Aqmi.

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